Satsuki tapait frénétiquement du pied. Ce cours de Sciences ne semblait jamais vouloir se terminer. Le professeur ne voyait-il pas qu'elle était pressée ? Qu'elle devait filer directement après le cours ? Qu'il change de lunettes alors … Oui, actuellement, la rose se fichait de la diapédèse et de la phagocytose … La cellule qu'elle était avait une bactérie à aller attraper. Et pour une fois, elle ne parlait pas d'Aomine. Mais bel et bien de Noa. Le grand Noa qu'elle allait réussir à faire revenir sur le parquet. Promesse de manager.
Ah oui, les cellules-mémoire … Celle de Satsuki était encore relativement bonne, elle se souvenait parfaitement de ce petit garçon près de ses parents qui l'avait approché. Ils étaient si jeunes pourtant … Mais les souvenirs restaient gravés dans les mémoires, c'était commun à tous. A la sonnerie annonçant enfin la fin de cette fort ennuyante heure, la rose prit son sac d'une main, balaya sa table d'un large coup de bras et referma son sac pour courir en direction des escaliers.
D'abord à gauche puis traverser le couloir en évitant les potentiels pressés à son image. Oh, qu'ils arrêtent de râler un peu, quand bien même elle les poussait, Satsuki était un poids plume. Petit glissement pour s'arrêter devant l'escalier et ensuite, grimper les marches quatre à quatre. Ses jambes lui faisaient mal mais c'était une question de rapidité.
« Pardon, excusez-moi ! Je suis pressée ! »
Pour la plupart, les senpais étaient habitués à la voir débouler dans leur étage comme ça. La manager du club masculin de basket ne passait pas inaperçue, si bien qu'ils s'amusaient presque de voir comment elle allait s'y prendre aujourd'hui.
Il était vrai que la manager passait souvent par là ces derniers temps. Certains avaient plus ou moins compris pourquoi, les autres s'en fichaient totalement. Ils la laissait passer sans un mot, parfois un sourire ou un soupire pour toute l'agitation qu'elle provoquait à chacun de ses passages.
Satsuki accéléra une dernière fois en observant la porte de la salle de classe qu'elle visait en apercevant sa cible en sortir. L'uniforme sombre de Tôo sur le dos, sa fidèle casquette vissée sur sa tête, le garçon avait probablement du avoir le pressentiment qu'elle allait arriver et avait du dû s'enfuir avant qu'elle ne le trouve. Manque de bol.
La rose glissa une dernière fois, faisant voler sa jupe noire à cause de mouvement brusque et s'arrêta devant lui, bras tendues. Les jambes écartées pour bien se maintenir sur le sol, elle planta son regard framboise dans ses yeux rouges, le menton fièrement levé.
« Tu ne sortiras pas de cette salle »
La même phrase qu'hier, la même que demain. Satsuki continuerait de venir le voir, de le faire changer d'avis et sans doute qu'elle allait se prendre le même refus que d'habitude. Mais ce jeu, c'était à celui qui tiendrait le plus longtemps. La lycéenne y était plutôt bonne d'ailleurs.
Elle entendait quelques élèves se plaindre derrière le garçon qu'elle bloquait. Peu importe. Satsuki leva son bras droit et tendit l'index juste sous le nez masculin.
« Noa-kun … Rejoint le club de basket ! »
Son ton était catégorique. En plus, elle savait un jour que toute cette insistance allait payer. Le brun était un bon joueur dooooooonc … qu'il rejoigne le club et plus vite que ça !
Cela faisait quelques semaines maintenant que j’étais revenu au Japon avec ma famille. Je m’étais inscrit à l’Académie Toho, lycée réputé de Tokyo, dans lequel mes parents travaillaient également comme professeurs. Cela faisait de bonnes raisons à mon sens pour y étudier. Sans compter qu’il n’était pas très loin de la maison.
Mais je ne m’étais pas attendu à y retrouver mon amie d’enfance... Quelle étonnante coïncidence que de la retrouver dans ce lycée ! Le hasard faisait bien les choses. Sans surprise, j’avais appris qu’elle était devenue manager du club de basket. C’était logique. Inévitable. Et cela lui ressemblait tellement. Satsuki avait toujours été une passionnée de basket, bien qu’elle n’y jouait pas. Et, à l’époque de notre rencontre, je l’étais tout autant. Sauf que... cela avait bien changé.
Perdu dans mes pensées, je n’entendais pas la voix du professeur d’histoire des deuxièmes années. Cela n’avait cependant pas d’importance. J’avais toujours eu d’excellentes notes dans cette matière. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle me passionnait, mais, en tout cas, elle ne m’ennuyait pas. Quand elle était bien enseignée, ce qui n’était pas vraiment le cas aujourd’hui. Mon nouveau professeur n’était pas le meilleur que j’avais eu pendant ma scolarité.
De plus, ironiquement, il abordait aujourd’hui l’histoire de mon pays d’origine, l’Angleterre. Autant dire que je connaissais déjà ce sujet sur le bout des doigts. Même si j’étais interrogé, je n’aurais aucun cas à répondre. Donc je ne me retenais pas de rêvasser. Mes pensées étaient nettement plus intéressantes que la Révolution Anglaise...
L’heure tournait, cependant. Je jetai un regard à ma montre et commençai discrètement à ranger mes affaires. Il ne restait qu’une dizaine de minutes et je me devais de partir, rapidement et discrètement, dès que la sonnerie retentissait.
Depuis nos retrouvailles, Satsuki s’était décidée à me coller dès qu’elle le pouvait. Elle m’attendait à la sortie des cours, devant chez moi, à la cafétéria... Partout où elle le pouvait et à chaque fois que c’était possible. J’avais beau l’adorer, même si je ne l’avouerais jamais, cela commençait à m’agacer.
Ne pouvait-elle pas comprendre que je n’avais absolument aucune envie de rejoindre son club ? Toho s’était classé deuxième à l’Inter-High, un des grands tournois du Japon. Ce n’était pas rien. L’équipe était extrêmement sérieuse concernant la compétition. Hors, cette dernière n’était plus pour moi. Je ne pouvais pas. Je ne voulais pas.
Alors j’essayais de la fuir, autant que possible. Quand je n’y arrivais pas, on finissait toujours par se prendre la tête, alors autant éviter de se fatiguer, vous ne croyez pas ? On était, après tout, aussi têtus l’un que l’autre.
Nous ne lâchions rien. Je refusais en bloc, elle insistait et cela pouvait durer des heures avant que je n’arrive à la semer ou qu’elle ne cède... Et on repartait de plus belle quelques heures plus tard ou le lendemain.
La sonnerie retentit et je me levai aussitôt, avant de pousser ma chaise contre ma table. J’attrapai mon sac, l’enfilai sur mon épaule, vérifiai d’un regard que je n’avais rien oublié, avant de me diriger vers la sortie. Si je me dépêchai, j’avais une chance de la semer... Bien sûr que non. Cela aurait été trop facile...
Je levai un regard agacé vers celui de ma meilleure amie, soutenant son regard déterminé. Je la regardais un peu de haut, non seulement par ma taille, mais aussi par mon attitude. Je la considérais comme mon égale la plupart du temps, mais quand on me cherchait, on me trouvait.
Comme prévu, elle me bloquait la route et clama que je devais rejoindre le club de basket. Ah... J’étais fatigué de ce petit jeu. Je voulais juste aller manger à la cafétéria, moi. Je crevais la dalle et j’avais tendance à être de mauvaise humeur quand j’avais faim.
Je ne voulais pas la décevoir, mais je ne voulais pas non plus me forcer à faire quelque chose que je ne pouvais pas faire. Crois-moi, Satsuki, l’état dans lequel je serais si j’entrais dans le club, ne te plairais pas plus que de ne pas m’y voir... Mais, bien sûr, je ne pouvais guère le lui dire. Elle était trop fragile. C’était ma façon de la protéger. Même si j’étais bien trop têtu et fier pour l’avouer à voix haute.
Soupirant bruyamment, je posai une main sur ma casquette, l’enfonçant un peu plus sur mon crâne, et repoussai doucement, mais fermement, son bras avec l’autre.
- Tu vas finir par me crever un œil. Et tu bloques le passage à tes senpais, ce n’est pas très poli, tu sais, Satsuki.
Un sourire légèrement malicieux aux lèvres, je lui assénai une pichenette sur le front, la prenant par surprise.
- Miss obsédée par le basketball... Il n’y a pas que ça dans la vie, tu sais. Tu ne vas pas me dire que tu vas faire manager professionnel quand même ?
Je jetai un regard derrière moi et vit que les élèves attendaient tous de sortir. Je soupirai derechef avant de croiser les bras sur ma poitrine. Mon regard toujours planté dans celui de mon amie, je dis d’une voix claire et ferme.
- Tu comptes rester plantée là toute la journée ? Tu gênes le passage, Satsuki. Si tu veux qu’on parle, soit, mais ailleurs. Et je te le dis tout de suite, tu perds ton temps... Il va falloir trouver de bien meilleurs arguments pour me convaincre.
Mon regard se voilà légèrement, discrètement. Le visage lumineux d’Elliot venait d’apparaître dans mon esprit. C’était mauvais. Si cette conversation s’éternisait, d’autres souvenirs ne manqueraient pas d’émerger à la surface... Hors, c’était pour les éviter que je fuyais autant le monde du basketball.
Je n’avais aucune envie d’avoir une de mes crises d’angoisse ou de colère en présence de celle qui m’était aussi chère. Question de fierté masculine et de surprotection. Il fallait que je me débarrasse d’elle ou que je détourne la conversation avant que cela n’arrive. Mais quelque chose me disait qu’elle était encore plus déterminée que les autres jours... Galère...
Je pouvais toujours lui proposer de lui donner la photo que j’avais prise la veille de l’amitié touchante entre un chiot labrador et un chaton angora, en échange d’un peu de paix... Mais pas sûr que cela marche, au final...
Satsuki se fichait totalement de déranger les autres senpais. Elle se fichait d'énerver Noa. En fait, elle s'en fichait qu'il rejoigne le club, c'était son droit. Mais ce garçon avait un don pour le basket, ce serait carrément idiot de laisser ça en plan. Et c'était son rôle de manager de chercher les bons éléments pour constituer une bonne équipe de basket. Après, c'était évident qu'elle ne pouvait pas forcer le brun à venir jouer avec eux. Mais peut-être qu'à force d'insister, le lycéen allait venir jeter un coup d'oeil. Qu'il ressentirait cette vieille passion qu'il ne cessait de vouloir enfouir.
La rose ne força pas quand il rabattit son bras. Noa avait de toute façon, plus de force qu'elle. Elle fixait sa fidèle casquette rouge, cherchant ses arguments du jour. Les plaintes des autres élèves commencèrent monter, provoquant un brouhaha de plus en plus fort. Et la réplique de Noa ne lui plu pas vraiment. Qu'il ne joue pas le garçon hyper mature, ça ne lui allait pas du tout.
Satsuki s'écarta pour laisser passer Noa et s'inclina respectueusement devant ses aînés, lui demandant silencieusement pardon. Se saisissant de la manche de Noa, la manager l'attira près de la fenêtre et le regarda.
« Je sais très bien qu'il n'y a pas que le basket dans la vie. Le premier à croire ça, serait bien idiot »
De même qu'elle ne se voyait pas toute sa vie dans ce milieu. Merci bien. Surtout manager … Comme si elle allait encore faire ça à 20 ans, à 30 ans … Non merci. Totalement ridicule.
« Et je n'ai pas non plus prévu de faire ça toute ma vie »
Comme Satsuki savait que ses petits sourires ne bernaient plus le garçon, elle se permettait de se montrer plus froide, plus … professionnel. Elle n'allait pas avoir Noa avec ses sentiments, elle allait l'avoir avec l'insistance et le fait que le garçon allait forcément craquer un jour. Juste pour avoir la paix. C'était ça que la lycéenne cherchait à tout prix. Qu'il craque et vite.
Alors elle se contenta de hausser ses fines épaules. Qu'il dise ce qu'il voulait, peu importe. Elle savait qu'elle allait gagner sur ce coup. Trop sûre d'elle et sans doute un peu prétentieuse mais Satsuki savait qu'à terme, elle n'en tirerait que du bénéfice.
Elle croisa les bras, s'appuyant volontairement davantage sur sa jambe gauche. Il faisait beau aujourd'hui, la rose allait pouvoir manger dehors. Aomine allait geindre si elle le rejoignait sur le toit et elle ne voulait pas l'entendre aujourd'hui. Donc, un coin d'herbe, son bento préparé par sa maman et un peu de silence.
« Honnêtement Noa-kun, je ne vais pas te forcer à rejoindre le club. Si tu ne veux pas, personne, même moi, n'arrivera à t'y forcer. Cependant, je trouve vraiment dommage que tu ne joues plus »
Satsuki fit une halte brève pour reprendre de l'oxygène et attendre que deux filles passent près d'eux, leurs gloussements résonnant dans le couloir. Elle le regarda à nouveau droit dans les yeux, se redressant légèrement.
« Tu as abandonné le basket, soit. Tu as tes raisons et elles ne me regardent pas forcément. Mais si je te dis que tu as du talent au basket et que tu serais un atout dans l'équipe, je ne dis pas uniquement ça parce que tu es ami »
Ce serait très hypocrite de faire ça en fait. Et Satsuki détestait l'hypocrisie. Autant quand on l'était avec elle, elle s'en fichait. Littéralement. Parle dans mon dos, parle à mes fesses. Dans une version polie naturellement.
« Cela dit, si tu le désires, tu peux m'en parler »
Elle soupira, décroisa les bras et sourit un peu.
« Tu manges au réfectoire ? »
Walker Noa
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Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire amusé alors que je fixais Satsuki. La voir s’incliner devant mes camarades, alors que je savais pertinemment qu’elle ne se sentait pas coupable pour un sou, était plutôt drôle.
Je la laissai m’entraîner vers la fenêtre et m’appuyai ensuite, de façon décontractée, contre le rebord de cette dernière. Les mains dans les poches, le regard fixé sur ma cadette, le visage à nouveau imperturbable, j’attendis la suite.
Je ne fus pas déçu et ne pus retenir une lueur railleuse dans mes yeux écarlates. Elle semblait pourtant bien passionnée par le sport qu’elle manageait. Je retins cependant une remarque moqueuse. J’avais toujours su qu’elle n’en ferait pas son métier. Je la connaissais depuis assez longtemps pour deviner ce genre de choses.
D’ailleurs, cela n’engageait que moi, mais je la voyais bien avocate. Après tout, elle était douée pour trouver de bons arguments... Et, si ça se trouvait, elle testait ses capacités dans ce domaine sur moi. Mais, encore une fois, évitons les remarques qui fâchent. Enfin... Pour le moment. Je me contentai donc de lui répondre avec une étincelle étrange dans le regard.
- En effet, ce serait bien idiot. Je ne te le fais pas dire. Ce sport ne vaut pas grand-chose, après tout.
Je détournai un instant mon regard vers la fenêtre pour observer un oiseau qui venait de se poser sur une branche du chêne de la cour. Non, le basket ne valait vraiment rien. Je savais que si mon frère m’entendait en cet instant il en serait blessé, lui qui adorait tant ce sport.
Mais je n’y pouvais rien. Le basketball ne représentait plus rien à mes yeux. Ou plutôt il représentait maintenant la souffrance, la solitude et l’amertume. Il avait suffi d’un seul match, d’un seul drame, pour tout gâcher. Et dire qu’avant je me sentais si fier de pouvoir montrer ce dont j’étais capable. Si fier d’être sur le même terrain que mon frère et Elliot. Si fier de voir Satsuki m’applaudir quand je réussissais un tir...
C’était loin derrière moi, à présent. Je ne voulais plus connaître la souffrance qui s’était emparé de moi quand j’avais appris que ce sport avait tué celui que j’aimais. C’était peut-être stupide, après tout il y avait tant d’autres moyens de mourir, mais je n’y pouvais rien.
Cette souffrance était présente constamment, mais tellement plus forte quand je me trouvais en contact avec le basketball. De quelque manière que ce soit. Je ne le montrais peut-être pas, mais j’étais trop lâche pour essayer d’y faire face.
Un sourire assez dur apparut sur mes lèvres. Bien. Il valait mieux ne pas perdre son temps à essayer de me convaincre, Satsuki. Car je n’avais aucunement envie de faire un pas en avant. Car ce serait en faire aussi en arrière.
Je n’étais plus assez fort pour lutter constamment... Si ma fierté et ma volonté n’étaient pas encore présentes je serais même capable de craquer, juste pour avoir la paix. Mais hélas pour elle j’étais encore capable de résister. Pour l’instant.
J’appréhendais vraiment le moment où elle comprendrait la raison de mon arrêt. Je ne voulais pas voir sa souffrance. Je ne voulais pas voir ses yeux s’écarquiller en voyant dans quel état j’étais en réalité. Je ne voulais pas qu’elle pleure pour moi, je ne voulais pas qu’elle souffre pour moi. Je le faisais déjà assez pour deux.
Je retins une réplique cinglante. Je ne voulais pas la faire souffrir. Mais j’avais de plus en plus de mal à garder le contrôle. Ses paroles m’agaçaient. Ah... Ne fais pas comme si tu savais tout... C’était peut-être dommage, en effet. Même moi je le savais, au fond. J’avais du talent avant que cela ne me tombe dessus. Peut-être moins que mon frère et Elliot ou encore que l’autre ami d’enfance de la rose. Mais j’en avais.
Et c’était du gâchis de ne pas l’utiliser. Je le savais mieux que personne... Mes poings se serrèrent dans mes poches quand je le veuille vraiment. Suffisamment pour que la douleur n’envahisse doucement mes mains. Mon regard s’assombrit et mes lèvres se pincèrent.
Pourquoi le sort s’acharnait-il sur moi ? Je l’avais peut-être mérité. Mais je ne voulais pas m’énerver. Pas contre elle. Pas maintenant. Aussi je m’efforçai de me calmer. Je devais rester calme. Il n’y avait pas de quoi s’énerver.
Je plongeai mon regard dans ses yeux espérant qu’elle n’ait pas vu mon brusque et rapide changement d’humeur. Cela allait de nouveau. J’avais retrouvé mon sang-froid. C’était fou comme je pouvais perdre le contrôle de moi-même brusquement. Heureusement je le retrouvai tout aussi vite, du moins la plupart du temps.
- Hum. Content que tu reconnaisses que c’est une cause perdue. Mais quelque chose me dit que tu ne vas pas me lâcher aussi facilement malgré ce que tu prétends.
J’esquissai malgré moi un sourire en coin avant de reprendre, une main dans les rares cheveux qui dépassaient de ma casquette.
- J’ai mes raisons, en effet... Je t’en parlerais... un jour. Mais pour l’instant... Je ne peux pas. Et je sais bien que tu ne me le dis pas juste pour me faire plaisir. Tu vaux mieux que ça et je le sais mieux que quiconque.
Je posai une main sur le sommet de sa tête, la lui tapotant au passage, le regard railleur. Cela allait l’agacer, mais c’était justement ça qui était amusant, n’est-ce pas ?
- Merci d’être là, Satsuki.
Cela ne me ressemblait vraiment pas de dire ça, aussi je m’empressai de sortir de la classe, pour qu’elle ne voie pas la gêne qui s’était emparé de mon regard. Baissant la casquette sur mes yeux je fis sans me retourner, le regard de nouveau espiègle.
- Tu es lente, Satsuki. Je croyais qu’on allait manger.
Bien sûr, je ne lui demandai pas si elle voulait manger avec moi ni où elle voulait aller. Cela ne me ressemblait pas. Elle n’avait qu’à me suivre ou à ne pas le faire. Je n’étais pas égoïste, mais vu que je la charriais, autant le faire jusqu’au bout. Et puis, je ne l’avouerai jamais, mais j’aimais bien l’écouter parler pendant que je mangeais.
Sans compter que cela me permettait d’avoir un œil sur elle. Pas question qu’elle se fasse draguer ou mater dans mon dos... L’ami d’enfance que j’étais ne le montrait pas, mais il était surprotecteur quand il s’agissait d’elle. Toujours par derrière, jamais par devant, avec style et mystère.
La nourriture du réfectoire était mangeable et, en bon anglais que j’étais, je n’avais pas l’habitude des bento. Même si ma mère aimait en faire de temps en temps, elle qui était si fascinée par la nourriture japonaise. Mais comme elle ne savait pas encore complètement maîtriser la cuisine de notre nouveau pays il valait mieux manger à la cantine. Histoire d’éviter un empoisonnement.
Enfin... C’était toujours mieux que celle de la sangsue qui me suivait à présent en râlant. Car elle la cuisine ce n’était même pas un manque de maîtrise. Mais plutôt un manque total de talent. Désolé, Satsuki.
Je grimaçai en songeant qu’elle allait sans doute tenter de me refiler sa nourriture. Il fallait que je trouve des arguments pour l’en empêcher... Finalement, ce n’était peut-être pas une si bonne idée de trouver une table pour deux... div>
Satsuki avait le sentiment que toute cette conversation, relativement à sens unique comme d'habitude quand le basket en était le principale sujet, énervait Noa. Oh, cela dit, elle n'avait pas peut de voir le garçon sortir de ses gonds et ne redoutait rien de sa part. Certes, il pouvait hurler en l'envoyer bouler mais la manager était au moins sûr que jamais le brun ne lèverait la main sur elle. Même Aomine n'avait jamais osé faire ça et le Noa était bien trop gentil avec elle pour s'abaisser à un tel comportement.
Mais il n'empêchait que la rose ne lâcherait rien. Elle savait qu'elle raison quand elle affirmait que son deuxième ami d'enfance avait sa place sur le terrain de basket. Satsuki était têtue, peut-être moins que lui sur certaines choses mais elle vaincrait ce mur que Noa semblait être sur ce sport qu'il prétendait détester tant. Les deux resteraient sans doute obtus dans les pensées respectives. Tant pis, la manager était prête à insister.
« Noa-kun, tu n'aimes pas le basket, soit. Mais ne dénigre pas le fait qu'il représente quelque chose de fort pour les autres. Et surtout pas devant moi »
Intérieurement, la lycéenne était blessée à chaque fois que le garçon disait cette phrase. Triste qu'il ressente ça malgré le plaisir qu'il avait du ressentir un jour en tenant le ballon de basket entre ses mains et à la fois furieuse qu'il considère que les bons moments qu'elle avait passé à Teiko puis à Tôo ne soient pas « grand chose ». Et l'époque où l'enfant que Satsuki était le regardait jouer alors ?! Noa l'avait effacé de sa mémoire ?!
Noa mériterait bien de rencontrer Kuroko, tiens. Le turquoise avait une vision du basket qui allait peut-être dégoûter l'aîné mais si ça pouvait le faire se remettre en question …
« Tu ressembles tellement à Aomine-kun parfois ... »
C'était une comparaison que l'amie commune n'aimait pas faire parce que les deux garçons étaient très différents malgré tout. Mais niveau tête de mule et concernant leurs avis sur le basket, ah oui, ils en seraient presque à se serrer les coudes.
Satsuki soupira et secoua un peu la tête. Elle voulait connaître les raisons de cette haine viscérale pour le basket afin de l'aider au mieux. Juste ça ! Ce n'était pas de la curiosité mal placée ou autre chose dans le genre … La rose voulait juste aider son ami. Pourquoi ne voulait-il pas la laisser faire ?
Il avait peur ? De la réaction qu'elle allait pouvoir avoir ? Noa n'avait tabassé aucun autre joueur qu'elle sache. Et quand même ce serait le cas … Peut-être avait-il des raisons particulières que Satsuki ne pourraient pas juger. Une histoire sordide ou à faire pleurer les chaumières … Mais c'était son rôle de l'accompagner. Lui et les autres. Si Imayoshi venait la voir un jour pour qu'elle l'aide, Satsuki le ferait avec autant de plaisir qu'elle aurait pu en ressentir en aidant ses deux amis d'enfance. Pareil pour Sakurai, pareil pour tous les Miracles. Une fille ou garçon. Dès qu'il fallait de l'aide, Satsuki était prête à tendre sa main.
La main du garçon sur sa tête d'ailleurs, la sortit de ses pensées. Par habitude, la rose gonfla les joue mais elle était vraiment contente de le sentir agir ainsi. C'était une preuve même toute petite qu'il ne lui en voulait pas beaucoup et qu'il n'était pas trop fâché. Et ça suffisait à la lycéenne.
« Je suis là dès que tu as besoin, tu le sais »
C'était un peu inutile de rappeler ça mais ça lui faisait du bien de le dire.
Son deuxième commentaire par contre, la fit se redresser de sa petite taille.
« Je ne suis pas lente, Walker Noa ! Je te laisse du temps puisque tu sembles au ralentit aujourd'hui ! »
Faisant claquer sa langue contre son palais, Satsuki avança d'un pas assuré, décidant que finalement, elle allait le suivre aussi au réfectoire. Par chance, Noa trouva des places assez facilement et la rose déposa son bento devant elle. Avisant le repas du garçon, elle retient un commentaire sur son contenu … Pas du tout convenable. Le brun avait besoin de plus de légumes.
L'adolescente retira le tissu violet qui entourait sa boîte et souleva le couvercle, comme d'habitude, sa mère avait préparé un bento complet à souhait. Des petits onigiris, des saucisses en poulpes, une omelette roulée, quelques petite tomates rondes, des légumes divers et variés … Ah, si seulement, sa fille savait faire ça.
Satsuki prit ses baguettes et déposa quelques tomates et légumes dans l'assiette de Noa.
« Tu dois manger plus de légumes … Et tu as intérêt à manger ceux-là ! »
Walker Noa
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Garder son calme était parfois difficile et cela l’était encore plus pour moi dans la situation présente. Basket, basket, basket... Certaines personnes n’avaient que ce mot là à la bouche. Et rien ne m’agaçait plus que de l’entendre. Même si celle qui en parlait était ma meilleure amie.
Je ne voulais pas la blesser. Cela n’avait jamais été mon intention. Mais je n’arrivais pas à me retenir plus. Alors les paroles blessantes sortaient sans que je le veuille vraiment. La décevoir était bien la dernière chose que je souhaitais. Mais c’était malheureusement plus simple que de réussir le contraire...
Je grimaçai quand elle prit la parole. Je l’avais blessée. Je voulus m’excuser, mais les mots ne sortirent pas de mes lèvres. Dénigrer le basket... Si on m’avait dit quelques années plus tôt que je le ferais un jour à mon tour je ne l’aurais pas cru. Hélas, c’était bel et bien la vérité présente. Je dénigrai le sport que j’avais tant aimé.
Tout avait basculé ce jour-là. Absolument tout. L’attachement à quelqu’un ou à quelque chose pouvait tout d’un coup basculer de la pire des manières. Alors quand vous perdiez les deux... Cela pouvait faire bien des dégâts.
Si seulement je n’étais pas tombé amoureux, si seulement je ne m’étais pas attaché autant au basket, si seulement il n’était pas mort à cause de ce dernier... La chute n’aurait pas été aussi brutale si cela n’était pas arrivé.
J’étais incapable de m’excuser à haute-voix. Je m’en voulais de faire souffrir ainsi Satsuki, mais je n’arrivais pas à nier mes sentiments amers. Même devant elle. Alors qu’au fond une part de moi continuait à aimer ce sport. L’être humain est bien complexe...
La seule excuse que je réussis à lui offrir fut un sourire penaud. Elle devrait se contenter de cela. Je m’excuserais probablement mieux un jour, mais pour l’instant je ne pouvais faire mieux.
J’espérais quand même qu’elle savait que je n’avais pas complètement oublié les moments heureux que m’avait offert le basket les années auparavant. Que ce soit avec Allen, Elliot ou elle.
Je ne niais pas ce passé, mais je tenais le basketball pour responsable de la mort d’Elliot. Si nous n’avions pas joué ce match Elliot ne serait probablement pas mort aussi vite. Il serait peut-être encore en vie au moment où je vous parle.
Alors oui le basketball me faisait peur. Il me répugnait. Car, au fond, j’avais peur qu’il me prenne encore quelqu’un. Mon frère. Ou ma propre vie. C’était absolument et profondément stupide, mais je n’y pouvais rien.
Je me figeai et tirai une grimace bien conséquente quand ma rosette préférée reprit la parole. Elle avait osé. Elle avait vraiment osé. Je lui envoyai un regard noir pour la peine. Me comparer à Aomine Daiki... Il n’y avait pas plus grand affront à mes yeux.
Oh, il y avait eu un temps où j’avais admiré son potentiel en tant que joueur. Mais maintenant, j’avais bien entendu changé d’avis. Déjà parce que je n’aimais plus le basket et aussi parce que le Aomine actuel m’horripilait véritablement. Il était certes toujours aussi doué, mais cela s’arrêtait là. Je n’étais pas aussi insupportable... Si ?
Je boudais presque, maintenant. Elle avait osé, quoi. On ne pouvait pas me faire de plus grand affront, sincèrement ! Même me parler de basket était moins insupportable. Ah, si, je vous assure. Mais ce n’est pas une raison pour commencer à m’en parler, on s’est bien compris ? Parfait.
- J’espère que tu plaisantes, marmonnai-je.
Je me retins de dire ce que je pensais de son deuxième meilleur ami. Je ne voulais pas me reprendre un sermon ou une engueulade maintenant. Et puis elle savait déjà parfaitement ce que je pensais de lui. Elle avait peut-être même fait la comparaison pour m’énerver... Les femmes étaient redoutables. Je l’oubliais souvent, pour mon plus grand malheur.
J’esquissai un sourire malgré moi quand elle m’assura qu’elle était là pour moi. Je le savais déjà, bakasuki. Mais cela me fit du bien à moi aussi. J’avais beau faire comme si je me fichais de ce genre de choses, cela n’était pas véritablement le cas. Ceux qui le savaient bien ne manquaient jamais de me taquiner à ce sujet, mon frère en tête.
Je ris un peu quand je l’entendis protester sur sa lenteur et agitai simplement mon bras avant de m’éloigner encore plus. Fourrant mes mains dans mes poches, j’avançai, la tête haute et mon regard dissimulé sous ma casquette.
Je voyais parfaitement les regards admiratifs des demoiselles et les regards envieux des garçons sur mon passage. Je n’y accordai pas beaucoup d’attention, mais je devais bien avouer que j’étais quand même assez fier de ma popularité. Surtout que je ne cherchais pas vraiment à l’être.
Je jetai un regard derrière pour voir si Satsuki me suivait bel et bien. Ce qui était le cas. Des murmures s’élevaient en la voyant me suivre, comme toujours, mais je les ignorai, tout comme elle, d’ailleurs. Nous avions désormais l’habitude des rumeurs à notre sujet. On était amis d’enfance, point. Les gens pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient, nous savions la vérité.
Je me posai à une table à deux places qui était libre et dans un coin de la cantine. Pas question de manger en plein milieu de celle-ci. C’était le meilleur moyen de me faire remarquer. Et j’avais beau aimer ma popularité j’aimais aussi ma solitude, de temps en temps. Enfin façon de parler vu que je n’étais pas vraiment seul.
Je regardai Satsuki s’asseoir en face de moi et esquissai un sourire railleur comme pour lui faire remarquer que j’avais encore une fois gagner. Elle m’avait suivi, après tout. Je revins un peu après avec une assiette que je déposais sur la table.
Vu que mon amie avait un bento visiblement préparé par sa mère, heureusement pour sa fille, je lui avais confié mon sac pendant ce temps. Je m’assis et contemplai mon assiette avec appétit. Des nouilles et de la viande. Parfait.
Fronçant les sourcils, je regardai Satsuki déposer des légumes à côté de mes nouilles. Hé, te gêne surtout pas... Je me retins de lever les yeux au ciel. Une vraie maman poule. Non, mais franchement, j’avais déjà assez de sermons sur l’équilibre alimentaire à la maison avec ma mère. A croire qu’elles s’étaient liguées toutes les deux contre moi.
- D’accord, mum.
Je lui adressai le sourire railleur qui avait fait craquer tant de filles et commençai à manger en prenant de mélanger les légumes au reste. Pour avoir moins leur goût sur la langue. Je devais avouer que... ce n’était pas mauvais. Mais pas question de l’avouer à haute voix, bien sûr.
On pouvait remarquer que pour un étranger j’utilisais efficacement mes baguettes. Après tout, j’avais de la pratique derrière moi avec des parents gagas de l’Asie et un ancien séjour au Japon. Je les fis tourner sur mes doigts à un moment et reprit la parole.
- Comment cela se passe... au club ?
J’avais du mal à croire que j’avais posé la question. A croire que j’étais capable de m’infliger les pires douleurs juste pour faire plaisir à ceux que j’appréciais. Car mes doigts se tendaient sur les baguettes manquant de les briser. IL fallait que je me calme, surtout que c’était moi qui avait repris le sujet. C’était la meilleure.
Elle voyait bien que Noa avait très mal pris la comparaison avec Aomine. Satsuki connaissait bien les griefs entre les deux garçon mais la ressemblance avait été si frappante sur le coup que c'était obligé qu'elle le lui fasse remarquer. Pourtant, le brun et le brun avaient aussi des différences plus flagrantes. Mais quand ils avaient décidé de faire leur tête de mule, la rose était certaine qu'ils seraient même capables de former une alliance dont elle serait l'ennemie numéro 1.
Noa avait l'air vraiment horripilé. Ah, il n'aimait vraiment pas ça, hein ? Comme si la manager était heureuse de venir à une telle conclusion ! Aomine était déjà assez insupportable sans pour autant que Noa se change en sa deuxième version. Si ça venait arriver, elle faisait sa valise et allait s'inscrire à Seiei. Un lycée de filles, aucune chance qu'ils puissent tenter de la récupérer là-bas. C'était peut-être un peu prétentieux de sa part mais il avait une chance qu'elle se rende compte que sans elle, ils étaient infichus de faire quelque chose correctement. Ou alors Imayoshi viendrait la supplier de reprendre leur As et son caractère de cochon en main. Ouh, l'idée était plaisante ~
« J’espère que tu plaisantes »
« Oui et non … Ta réaction m'amuse toujours ! »
Mais bon, l'un comme l'autre, elle n'arrivait pas à rester fâchée bien longtemps. Trop d'années en commun pour se bouder comme ça. Satsuki adorait taquiner Noa, il réagissait toujours d'une façon qu'elle jugeait adorable.
Ce qui l'était déjà moins, c'était les regards qu'on lui lançait. Oh, si le brun paraissait être un ange qui déclenchait des regards énamourés à chaque pas, Satsuki héritait des jalousies et malédictions diverses. Mais elle n'y pouvait rien et n'allait certainement rien faire pour changer quoi que ce soit. Peut importe ses efforts, quelqu'un trouverait forcément quelque chose à y redire.
Mais juste pour la forme, la rose ralentit arrivée devant une dernière année et leva la tête pour bien la fixer dans les yeux. Un sourire tout préparé, d'une moquerie exacerbé juste pour elle. Oh senpai, ne fait pas la fine bouche. Tu seras à l'université dans un an, penses-tu vraiment qu'un lycéen comme Noa s'enquiquinerait de toi ? L'air offusqué puis carrément haineux de la fille en question lui mit un baume au cœur. Il allait vraiment falloir qu'elle arrête d'imiter Imayoshi mais bon sang, procurer ce genre de réaction était divin. Satsuki n'avait pas de pouvoir sur les gens mais influencer leurs possibles sentiments et pensées … Pas étonnant que le brun en fasse sa passion. Quel bon passe temps. Surtout qu'elle ne laisserait aucune fille approcher Noa. Trop prétentieuses, trop abstraites. Aucune d'entre elles ne pourraient aller.
Mais l'amie d'enfance se rangeait également dans cette catégorie. Elle avait une fierté qui la poussait parfois à montrer un certain dédain. C'était rare mais on ne veillait pas sur Aomine avec que de la bonne humeur et des gentils sourires … Il fallait taper fort par moment.
Elle aimait veiller sur ses deux garçons. Son côté maman poule, la manager n'y pouvait rien. Surveillant de leurs fréquentations à leur alimentation. Et comme elle avait Noa sous la main, elle allait jouer son rôle de grande sœur … oui elle était plus jeune est alors ?! Noa avait un sérieux problème avec les légumes parfois, son amie était persuadée que Maman Walker devait également lui faire la leçon.
« D’accord, mum »
Laissant un fin sourire éclairer son visage, elle posa son menton sur le dos de sa main droite, une petite saucisse poulpe encore entre ses baguettes.
« You're a very good boy ~ »
Et le sourire du garçon ne lui fit ni chaud ni froid. Piochant dans son bento, Satsuki manga doucement, regardant les autres élèves autour d'eux. Des visages connus, parfois non. C'était étrange. Elle passait pratiquement toute ses journées ici et il y avait encore des élèves qu'elle ne connaissait même pas de vue.
« Comment cela se passe... au club ? »
Laissant une petite tomate cerise lui échapper et retomber mollement dans son riz, Satsuki fixa le brun sans un mot, la bouche bien close. La question était pour ainsi dire … choquante. Surtout venant de sa part. La manager se redressa, laissant ses baguettes sur son bento.
Elle était tentée de demander si la question était sérieuse. Mais Noa allait sans doute en profiter pour fuir. Ça avait du lui échapper et il devait se mordre les doigts intérieurement. Aussi, la lycéenne reprit son activité et avala un rondelle de concombre avant de répondre.
« Tranquillement. On s'entraîne pour la Winter Cup, tout le monde est motivé »
Tout le monde sauf l'autre énergumène …
« Si tu as envie de passer voir, sache que tu peux … »
Puis elle le fixa à nouveau droit dans les yeux et lança tout naturellement :
« Après tout, le basket n'a jamais tué personne »
Walker Noa
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Je poussai un grognement mi-agacé, mi-amusé quand Satsuki me répondit. Ma réaction l’amusait toujours, hein... Elle avait de la chance qu’on soit en public car en privé je ne me serais permis de la punir, avec des chatouilles par exemple. Qu’avez-vous imaginé bandes de pervers et de sadiques ? Je suis gentleman, je vous rappelle. Surtout avec ma meilleure amie.
Je me contentai de l’ignorer pour lui montrer que je n’aimais vraiment pas être comparé à son autre meilleur ami. Si cela n’avait tenu qu’à moi, je l’aurais rencontré avant le surdoué flemmard de service.
Hélas, le destin en avait décidé autrement. Comme bien souvent, il ne nous écoutait guère et n’en faisait qu’à sa tête. Ce qui parfois pouvait avoir des conséquences désastreuses... Ma vie en était un bon exemple. Enfin, je n’avais vraiment pas envie d’y penser maintenant.
Je soupirai légèrement alors que nous marchions dans le couloir. Je savais parfaitement ce que Satuski endurait à cause de moi. Ma popularité faisait qu’elle en souffrait à force de traîner avec moi.
J’en étais désolé et j’aurais voulu m’excuser, mais elle aurait certainement trouvé ça très bizarre. Et moi aussi. Cela ne me ressemblait pas et au fond elle savait probablement que je n’avais jamais voulu qu’elle subisse tout ça de la part de mes fans. On se comprenait très souvent sans avoir besoin de se parler. On se connaissait depuis assez longtemps pour cela.
Je jetai cependant un regard agacé à ces filles qui pensaient que ma meilleure amie se servait de moi ou quelque chose d’encore moins glorieux. Heureusement, Satsuki ne se laissait pas faire et je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire à la fois amusé et fier en la voyant snober ainsi une dernière année. J’adressai moi-même un signe de tête faussement respectueux à cette dernière et nous nous éloignâmes pour de bon sans faire plus attention à elle qui fulminait à présent.
Je levai mon poing serré et attendis que Satsuki cogne le sien contre elle ou du moins quelque chose du genre. Nous faisions une sacrée paire, il fallait bien le reconnaître. Même si elle gâchait parfois tout en insistant autant sur le basket... Je plaisante. Enfin, presque.
Une fois à table, je ne pus qu’esquisser un sourire amusé en l’entendant me dire dans ma langue maternelle que j’étais vraiment un bon garçon. Je retins une réplique sachant que si on commençait on ne terminerait jamais. Et il fallait quand même finir de manger avant le reste des cours.
Je ne m’étonnai pas de la réaction d’étonnement de Satsuki. C’était tellement inhabituel de ma part de parler du club de basket que je m’étonnai moi-même. Je ne pouvais donc pas lui en vouloir. Je tournai mon regard ailleurs, embarrassé et mal à l’aise. Pourquoi donc avais-je posé cette question ?
Un frisson me parcourut. J’allais sans doute le regretter. C’était presque certain. A force de vouloir lui faire plaisir je me mettais dans des situations dangereuses. Mais je n’y pouvais rien, je voulais la rendre heureuse.
Je me raidis légèrement quand elle aborda la Winter Cup. Même moi je savais ce que c’était. Allen me cassait souvent les oreilles avec et ce même s’il était trop âgé pour participer. A croire qu’il espérait que ce serait mon cas... Un des trois plus grands tournois de basket lycéen qui aurait lieu bientôt.
Vu la performance de Toho au dernier, l’Inter-High, cela ne m’étonnait pas vraiment que mon lycée y participe. Et étrangement, j’étais fière de Satsuki. Bien sûr, je n’allais pas l’avouer à voix haute. Je me contentai d’un signe de tête sans répondre à sa proposition.
Je ne voulais pas la blesser en affirmant haut et fort qu’elle ne m’y verrait jamais. Je laissai simplement la question en suspens. Alors que je mangeais une saucisse, j’entendis sa dernière phrase. Mon corps se raidit brusquement et mes baguettes manquèrent de tomber de mes mains. Je les rattrapai in-extremis, sentant un froid glacial m’envahir. Si... Le basket avait déjà tué. Mon regard se teinta d’un mélange de mélancolie, de tristesse, d’amertume et d’un semblant de peur. Je fermai les yeux, les doigts serrés sur mes baguettes, au point où j’avais l’impression qu’elles craquaient.
- Qu’est-ce que tu en sais ? Tu connais peut-être tous les joueurs de basketball ?
Je me mordis les lèvres, regrettant déjà les paroles. Toujours sans croiser son regard, je m’excusai à mi-voix, le regard perdu dans un endroit bien lointain. Je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas comment lui expliquer. Je savais que je lui devais la vérité, mais je ne me sentais pas prêt. Pas encore. Je pris une profonde inspiration pour me calmer et rencontrai enfin son regard.
- Je suis désolé, encore une fois. Cela m’a échappé. Je... Quelque chose s’est passé à Londres et je... la mort est un sujet sensible. Excuse-moi.
Je n’étais pas très clair, mais c’est tout ce que je pouvais lui offrir pour l’instant. Je me remis à manger en silence avant de changer le sujet, histoire de détendre l’atmosphère qui devenait bien trop lourde.
- Je suppose que l’autre imbécile n’a pas besoin de s’entraîner d’arrache-pied pour être prêt pour le tournoi. Dis-toi que si j’étais dans le club de basket tu aurais deux imbéciles à contrôler.
Je ne pus retenir le léger sourire qui fleurit sur mes lèvres et mon regard se fit songeur.
- Tu sais... Je ne crois pas que je déteste vraiment le basket... Je... n’y arrive pas. Tout simplement.
Je fermai les yeux et prit une autre inspiration afin de récupérer avant de balayer la salle du regard. J’enviais es adolescents qui n’avaient pas à se préoccuper d’autre chose que leurs copines, leurs notes ou encore leur famille. Ma vie était tellement plus compliquée et je voulais tellement revenir à celle d’avant...
- Si tu restes avec moi... J’arriverais peut-être à franchir les portes du gymnase aujourd’hui.
Autant faire un effort quelque part, vous ne croyez pas ?
S'il y avait une chose dans laquelle les filles excellaient, c'était l'art de la vengeance. Nul doute que cette troisième année avait vu d'un très mauvaise œil le fait que Satsuki soit si proche de Noa. Et cumulés à cela, la rose avait osé taper dans son poing et mangeait à la même table que lui ! La presque adulte lui lançait des regards furibonds, ses ongles grattant la table où elle s'était elle-même installée pour manger. Satsuki avait sincèrement envie de lui sourire, de lui faire un grand signe de la main puis de pointer Noa juste en face. Oh la délicieuse vision de son visage tiraillé par la haine et l'envie de la tuer … Oups, Imayoshi déteignait sur elle ~
Qui sait, peut-être que la pimbêche que cette fille donnait l'impression d'être allait réellement se venger … La chopper un soir après les cours pour une discussion visant à lui faire peur avec des menaces, que la petite rose se tienne loin du beau brun. Satsuki en souriant d'avance. Tout ça, c'était tellement ridicule. Ses sentiments pour Noa étaient purement amicaux, il n'y avait pas de quoi être jalouse. Par contre, si la fille cherchait vraiment la petite bête, pas question de se laisser faire.
Elle dévisageait Noa de ses yeux framboises, à la recherche de la moindre parcelle d'intérêt qui pourrait encore être en lui. Peu importe ce qui était arrivé, un joueur comme le brun ne pouvait pas ne plus ressentir quelque chose pour la balle orange. Alors qu'est-ce qui l'empêcher de fouler le parquet même pour une simple visite pour des lieux ? Une défaite cuisante ? Noa avait plus de nerfs que ça, il s'en serait servit pour s'entraîner bien plus dur. Une blessure qu'il voulait garder secrète ? Satsuki n'avait pas le don de Riko pour les déceler ainsi mais quand même, ça se serait vu.
Ou alors … la peur de quelque chose ? C'était un peu primaire. Quand quelque chose ne pousse à le fuir, la meilleure chose à faire est de l'affronter. Se dépasser et vaincre cette phobie. Et se prendre ainsi la tête pour quelque chose d'aussi banal que du sport laisser la rose pantoise. Il y avait des choses tellement plus importantes et Noa était bien trop jeune pour déprimer ainsi du basket.
« Qu’est-ce que tu en sais ? Tu connais peut-être tous les joueurs de basketball ? »
Le garçon s'excusa immédiatement mais ça n'enleva pas la bile de la gorge de la manager. La désagréable impression d'avoir été vertement remise à sa place était terriblement ancrée en elle et Satsuki n'aimait pas ça. Pas du tout.
« Je suis désolé, encore une fois. Cela m’a échappé. Je... Quelque chose s’est passé à Londres et je... la mort est un sujet sensible. Excuse-moi »
Oh, il avait sûrement ses raisons. Son amie d'enfance commençait doucement à entrevoir le problème, sans pour autant le saisir de son intégralité. Vu ses mots, Noa avait perdu quelqu'un. Un joueur de basket peut-être … Quelqu'un qui jouait avec lui …
Elle reposa ses baguettes et commença à siroter sa brique de jus d'orange. Si c'était ça, la raison qui l'empêcher de jouer au basket, alors Noa était un idiot. On risque tous les jours de mourir en traversant la rue, est-ce pour autant que plus personne ne foule les pavés parce qu'ils ont perdu un être cher ? Non. Et si le garçon en venait à accuser le basket … Il était bien plus atteint ! Mourir du basket … Une personne souffrante, dans l'état de santé ne permet pas un sport aussi tenant que le basket et qui insisterait pour jouer quand même … C'est de l'inconscience, de la prétention, voire un suicidaire. Satsuki ne savait pas ce qui s'était passé à Londres et en venait à croire qu'elle ne voulait plus savoir finalement.
Mais Satsuki se répétait, elle ne savait rien. Et elle aimait Noa, aussi elle ne dirait rien de tout cela à voix haute. Ça n'entraînerait qu'une violente dispute et ils n'avaient pas besoin de ça. Et si jamais, elle avait tort, inutile de se donner ainsi en spectacle.
Elle sourit à la mention des deux imbéciles. Oui, Aomine et Noa étaient vraiment idiots. Tellement ressemblants qu'ils s'en détestaient. Mais ils avaient ce côté adorable qui avait fait qu'un lien se soit créé il y a bien longtemps. Satsuki avait fait son rôle de veiller sur ces deux idiots en prenant garde à ce qu'ils deviennent des hommes à peu près potable socialement. Et entre le vulgaire ronchonneur et Monsieur, voici un sourire qui séduit, il y avait encore du boulot. Non, elle ne pouvait pas laisser ça comme ça …
« Tu sais... Je ne crois pas que je déteste vraiment le basket... Je... n’y arrive pas. Tout simplement »
Et bien, voilà une nette amélioration ! Tout n'était pas perdu pour lui finalement. Son riz terminé, Satsuki croqua dans un morceau d’omelette et l'écouta jusqu'au bout.
« Si tu restes avec moi... J’arriverais peut-être à franchir les portes du gymnase aujourd’hui »
Un sourcil rose se haussa, en proie à un doute certain. Tout ça … pour finir par balancer ça ? Noa voulait qu'elle le tienne par la main ou quoi ?! Elle mastiqua nerveusement sa petite saucisse et réfléchit à une réponse convenable.
« Si tu veux la vérité … Rien que te voir près du gymnase sera une victoire pour moi … T'imaginer à l'intérieur … j'appelle ça un miracle ! »
Elle lui offrit un petit sourire doux. Satsuki avait beau s'énerver, le traiter d'idiot et le reste qui va avec, Noa restait quelqu'un qu'elle appréciait beaucoup et qu'elle ne voulait pas voir souffrir. Vu le teint qu'il affichait, il était clairement pas près. Mais soit … S'il en parlait, c'est qu'il voulait changer.
« On ira ce soir après l'entraînement si tu veux. Il n'y aura quasiment plus personne dans le lycée, tu devrais te sentir tranquille »
Pour l'instant, il valait mieux en rester là. Et donc changer de sujet !
« Tu devrais venir avec ta famille manger un soir chez moi ! Ça fait bien longtemps ! »
Walker Noa
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Noa lança un regard agacé à la troisième année qui n’arrêtait pas de fixer Satsuki. Le brun se retenait de lancer un commentaire du genre « de toute façon, je ne sors pas avec les vieilles peau » si vous voyez ce que je veux dire. Il était poli et gentleman, mais parfois ça le démangeait de remettre certaines personnes à leur place. Enfin, il ne se gênait jamais avec les garçons, mais avec les filles il avait tendance à être le parfait anglais. Non pas pour se faire bien voir, mais parce qu’il avait été éduqué comme ça.
Sauf que cela lui attirait plus d’ennuis qu’autre chose vu son fan-club. C’était ridicule. Cela ne faisait pas longtemps qu’il était revenu au Japon et ses admiratrices lui courraient déjà après. Il avait dû repousser des avances, avait reçu des lettres d’amour sur son bureau ou dans son casier et d’aures choses plus ridicules les unes que les autres. Franchement, il n’avait pas que ça à faire.
Un soir alors qu’il était resté tard au club de musique il avait même surpris une bande de glousseuses professionnelles près de la porte à l’obesrver. Alors qu’il avait besoin de calme pour jouer du piano. Heureusement que le président du club les avait chassé rapidement.
Le brun jeta un regard à la troisième année, croisant son regard et sentit de la satisfaction émerger quand elle se détourna en rougissant. L’anglais se remit alors à manger tranquillement. Il détestait être observé à son insu et en plus les noirs sentiments de cette fille pour son amie polluait l’air autour de leur table. Surtout que la conversation qui commençait à tourner autour du basketball était déjà assez dure à supporter comme ça.
Il n’en voulait pas à Satsuki d’avoir abordé le sujet. Il l’appréciait trop pour ça. Et surtout elle n’avait pas tort. Il était temps qu’il se bouge. Son regard se voilà légèrement alors qu’il fixait le vide. Il n’était pas si fort que ça, n’est-ce pas ? Au contraire, il était bien faible. Satsuki était plus forte que lui. Un sourire amer se forma sur ses lèvres. Allons donc. Il était ridicule.
Le brun n’avait pas besoin de regarder son amie pour savoir que ses remarques ne lui avait pas plu. Il s’était excusé, mais ce n’était probablement pas assez pour se faire pardonner de lui avoir parlé aussi sèchement. Peut-être que c’était pour cela qu’il avait proposé d’aller au gymnase... Pour se racheter. Même s’il ne l’avouerait jamais à haute-voix.
Il avait conscience d’être ridicule à ne pas pouvoir y aller seul. Et il s’en voulait pour cela. Il n’était plus un gamin de trois ans, après tout. Et encore à cet âge il n’aurait eu besoin de personne pour s’y rendre... Même si Allen son grand-frère l’aurait certainement suivi en douce, protecteur comme il était. Mais Noa n’y pouvait rien. Une part de lui avait changé et ne se réparerait probablement jamais. Il avait besoin du soutien des siens et malgré sa honte il préférait en demander à Satsuki que de risquer une crise d’angoisse en s’y rendant seul.
Il avait certainement les joues colorées de rose. Il prenait soin d’éviter le regard framboise si intense qu’il connaissait tant. De peur qu’elles virent pour de bon à l’écarlate. Quel homme demanderait à une fille ce genre de choses ? Une mauviette, probablement. Amère constatation.
Il esquissa un sourire malgré lui en entendant les paroles de son amie et croisa enfin son regard. Les prunelles écarlates rencontrèrent les prunelles framboises. Son poing posé sur ses genoux se contracta. Ce ne serait pas facile, mais il ne pouvait fuir pour le restant de ses jours... Il en avait conscience malgré ce qu’on pouvait croire. Il devait changer.
Il acquiesça en se sentant plus soulagé que ce qu’il aurait cru. Il avait beau être sociable, il se sentait mieux quand il était tranquille. S’il n’y avait personne pour le railler ou lui mettre la pression, cela devrait bien se passer... Connaître la manager du club avait quelques avantages non négligeables. Il n’aurait sans doute pas pu accéder au gymnase vide sans elle.
Rassuré que son amie change de sujet car il avait eu sa dose de basket pour le moment, Noa adressa un léger sourire à son amie.
- C’est vrai. Je crois que la dernière fois, c’était quand on était gosses. Et si je me rappelle bien ta mère cuisine très bien. J’en parlerais à mes parents et Allen. Vous vous entendiez bien si mes souvenirs sont bons. Tu te rappelles du jour où ma mère t’avait acheté une robe pour ton anniversaire ? Elle était ravie d’avoir enfin une princesse à habiller.
La nostalgie envahit le cœur du garçon. Ces souvenirs d’il y a bien longtemps étaient toujours aussi frais dans son esprit. A cette époque, il n’y avait pas Elliot et juste l’amitié et l’amour du basketball.. Il espérait au fond de lui qu’il pourrait y revenir d’une certaine façon.
- Satsuki. Merci d’être mon amie.
Il lui adressa un magnifique sourire presque charmeur qui aurait fait fondre n’importe quelle fille. Il n’avait pas besoin de regarder les autres de la cantine pour savoir qu’elles enrageaient. Mais il n’y pouvait rien si la rose était vraiment son amie contrairement à celles qui voulaient juste se faire bien voir du nouvel élève.
Satsuki prit une bouchée de riz qui collait beaucoup. Elle préférait tellement plus les bentos de sa mère à la cuisine du réfectoire, aussi bonne puisse t-elle être. La cuisine de Maman Momoi, c'était tout un art, un secret féminin gardé jalousement. Quand elle était aux fourneaux, le reste de la maisonnée était jeté hors de la cuisine. Son mari pour des raisons déjà bien connues et sa fille … Bah, tout le monde savait pourquoi aussi. Excepté pour les plats simples, la rose avait interdiction de s'approcher des fourneaux. Pas envie d'être empoisonné.
Son bento enfin terminé, la manager referma la boîte et noua une nouvelle fois le morceau de tissu rose pâle avec des bulles bleues et plaça le tout dans son sac. Il ne restait que le plateau de Noa entre eux. Dont l'assiette avec ses légumes pas tous mangés … Satsuki fronça un peu les sourcils, pas contente du tout. En tant que futur joueur de basket, il se devait de manger correctement à chaque repas ! La manager n'en démordrait pas non !
Quelques filles regardaient son ami d'enfance, lui jetant au passage des regards dignes de Méduse. Troisième, deuxième année … En aucun cas, Satsuki n'allait baisser les yeux. Elle soutenait les regards avec une espèce de petit sourire qu'elle n'aurait pas normalement. Quelque chose de hautain, de prétentieux. Elle déjeunait avec Noa et ces filles tueraient pour être à sa place apparemment. Et dommaaaaaage, la place en face du brun était déjà prise ~
« C’est vrai. Je crois que la dernière fois, c’était quand on était gosses. Et si je me rappelle bien ta mère cuisine très bien. J’en parlerais à mes parents et Allen. Vous vous entendiez bien si mes souvenirs sont bons. Tu te rappelles du jour où ma mère t’avait acheté une robe pour ton anniversaire ? Elle était ravie d’avoir enfin une princesse à habiller »
Satsuki se mit à rire doucement. Oui, les souvenirs étaient bons. Entre Noa et Allen, elle ne s'ennuyait jamais ! Et cette robe, oh lala !! Toute rose avec son col Claudine, Satsuki ressemblait à un chamallow dedans. Mais elle l'avait adoré. Sa mère l'avait même gardé, prétextant que la robe allait pouvoir servir pour sa petite-fille dans le futur. Mais autant le dire, sa propre fille n'était pas vraiment prête et n'avait même carrément pas envie de suite.
« Je crois qu'elle en avait marre de tous ces garçons autour d'elle ! Et à défaut de t'habiller ou d'habiller Allen comme une fille, elle s'est reportée sur moi. Mah, je ne me plains pas, j'adorais cette robe»
Il y eut ensuite un petit silence pendant lequel Satsuki regardait dans le vide, les yeux braqués sur l'assiette de Noa. Parler d'Allen avec Noa lui rappelait le manque qu'elle ressentait parfois en rentrant chez elle, dans le silence. Son père travaillait, sa mère faisait les courses, elle n'avait pas de frère, pas de sœur. Elle enviait Noa, Shun, Midorima, Kise, Murasakibara … Tous ceux qui se plaignaient parfois de leur présence. Ils avaient la chance de l'avoir cette présence justement.
« Satsuki. Merci d’être mon amie »
Et en échange de cette pseudo solitude, elle avait des amis. Des tonnes d'amis. Ils venaient de partout, étaient des gens totalement différents. Et Satsuki avait noué des liens avec eux.
Elle pencha un peu la tête sur le côté et sourit à Noa. Ce qu'il venait de dire la touchait profondément et elle ne jugea pas nécessaire de répondre quelque chose. De toute façon, il devait déjà savoir ce qu'elle pensait.
Satsuki glissa sa longue mèche rose derrière son oreille et se leva de sa chaise.
« Tu as fini ? Allons ailleurs, il faut qu'on laisse la place pour les autres »
Elle attrapa les hanses de son sac et replaça correctement sa chaise contre la table. Elle attendit Noa pour se diriger vers la sortie et s'avança dans le couloir.
"On peut aller dehors, il fait bon ?"
Ses yeux framboises le suppliait d'accepter.
Walker Noa
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Noa n’avait plus faim et repoussa donc son plateau. Il savait que Satsuki n’allait pas apprécier qu’il n’ait pas mangé tous ses légumes, mais il n’y pouvait pas grand-chose s’il y en avait trop. Il en avait mangé, ce n’était donc pas la fin du monde, hein ? Parfois, il avait l’impression que c’était le cas pour les filles et leur obsession de la nourriture saine... Il ne mangeait peut-être pas aussi sain que sa mère ou sa meilleure amie, mais ce n’était pas comme s’il ne mangeait que des cochonneries pour autant. Il savait que la santé était importante et s’efforçait donc de manger des légumes et des fruits tous les jours. Mais de là à en manger tout le temps, non merci. Il n’était pas végétarien, après tout ! Agacé, il s’efforça d’ignorer le regard de la rose qu’il percevait parfaitement.
Elle n’était pas contente. Bah, elle allait s’en remettre. Il n’allait pas s’excuser en rampant devant elle. Il avait trop de fierté pour cela. Et il jugeait être assez grand pour s’occuper de lui tout seul. Par contre, pas question de le dire à haute-voix, il n’avait pas envie de se disputer avec elle aujourd’hui. Il se contenta donc d’esquisser un sourire malgré son agacement. L’attitude de son amie l’amusait dans le fond. On aurait presque dit sa mère avec cette désapprobation clairement visible sur le visage. Désolé, le fils Walker n’était pas le plus sage des adolescents. Mais il n’était pas non plus un voyou ou un mauvais garçon, donc ce n’était pas si grave, si ?
- Arrête de faire cette tête, Satsuki, tu vas attraper des rides.
Sa remarque sarcastique et taquine n’était nullement méchante. Il ne pouvait juste pas s’en empêcher, c’était plus fort que lui. La rose était clairement une de ses cibles favorites quand il s’agissait d’embêter les gens. Elle pouvait s’estimer heureuse, il ne le faisait qu’avec les personnes qu’il appréciait. Avec celles qu’il n’aimait pas, ses sarcasmes étaient bien plus cyniques et désagréables. La rose comptait pour lui et il s’efforçait de le montrer de temps en temps, à sa manière.
- Merci du sacrifice, je n’aurais pas vraiment apprécié d’être forcé à mettre une robe. Allen non plus, je crois bien. Heureusement que tu étais là. C’était très noble de ta part d’accepter de jouer les princesses pour nous.
Il lui adressa à nouveau son célèbre railleur avant de s’étirer comme un chat, presque langoureusement sans que ce soit choquant pour autant. Il était dans un établissement scolaire, pas chez lui. Il avait beau ne pas être un élève modèle, il n’était pas non plus un des pires. Il savait se tenir un minimum en classe ou à l’extérieur. Mais la discpline était clairement plus stricte au Japon et il avait parfois un peu de mal à s’y faire. Du moment que les adultes ne venaient pas lui dire d’arrêter certains comportements, il n’allait pas s’en priver. S’étirer de tout son long n’avait de son avis rien de choquant, ce n’était pas sa faute si les filles devaient être en train de baver sur lui. Son torse n’était même pas visible, il ne fallait pas exagérer. D’ailleurs, il ignora les regards sur lui, appréciateurs ou désapprobateurs. Noa n’était clairement pas le genre de garçon à faire ce que les autres voulaient qu’il fasse. Il était raisonnable, mais il fallait quand même lui laisser sa liberté de temps en temps.
Il soutint le regard de son amie qui se contentait de sourire pour le remercier. Il acquiesça sans rien dire à son tour. Le brun se doutait que la rose pensait la même chose que lui et il n’avait pas besoin de l’entendre dire pour le savoir. Leur amitié était au-delà de ça. Il se leva à son tour et attrapa son plateau pour aller le ranger, poussant sa chaise du pied au passage, avant de la rejoindre. Les mains glissées maintenant dans les poches, l’air parfaitement décontracté, son sac sur l’épaule, il marcha près d’elle avant d’esquisser un sourire malgré lui.
- Hum... Je ne sais pas, j’ai quoi en échange ?
Il esquiva le coup qui ne manquerait pas d’arriver de son expérience et lui donna ensuite une pichenette amicale sur le front.
- Très bien, allons dehors. Un peu d’air frais ne nous fera pas de mal. Du moment que tu ne m’emmènes pas près du gymnase.
Allons bon, voilà qu’il se mettait à plaisanter. Il n’avait pourtant pas de fièvre. A croire qu’il était plus à l’aise avec sa phobie quand la rose était dans le coin. A moins que ce soit un jour de miracle. Allez savoir. Une fois dehors, le brun attrapa le bras de son amie et la conduisit à l’ombre d’un arbre avant de s’asseoir dans l’herbe. Il enleva sa veste et la posa par terre pour que Satsuki puisse s’asseoir sans se salir. Les anglais sont des gentlemans, ne l’oubliez pas.
- Et voilà. Personne à l’horizon, on a enfin la paix.
Il s’allongea alors et fixa le ciel bleu, parfaitement à son aise. Il aimait cette liberté qu’offraient les heures entre les cours. Ah, il avait beau ne pas détester l’école comme certains, il était quand même mieux en dehors.
- Faudra que tu viennes me voir au club de musique un de ces jours si tu veux que je vienne te voir au club de basket.
Cela lui avait échappé et il grimaça, rendant son visage comique. Tss, qu’est-ce qu’il ferait pour sa meilleure amie, hein. Enfin, ce n’était pas comme s’il avait promis de rejoindre le club de basket de Toho Gakuen. Il n’en avait pas l’intention. Pas encore...
« Arrête de faire cette tête, Satsuki, tu vas attraper des rides »
Par réflexe, la rose cacha son front en gonflant bien évidemment ses joues. Non mais quel goujat ! Heureusement qu'elle connaissait son côté taquin, un autre garçon se serait pris son pied dans le tibia. Elle se serait fait sans doute mal mais l'intention y aurait été. Ce n'était pas quelque chose à dire à une future dame. Ah là là … Qu'allait-elle faire de lui ?
« Merci du sacrifice, je n’aurais pas vraiment apprécié d’être forcé à mettre une robe. Allen non plus, je crois bien. Heureusement que tu étais là. C’était très noble de ta part d’accepter de jouer les princesses pour nous »
Oh, ce sourire là …
« Arrête avec ce sourire de suite ! Et puis franchement, les filles adorent que les garçons aient ce genre de petits secrets bien gênants ~ »
Elle avait cru entendre un jour que Kise avait été forcé à s'habiller comme une fille par ses grandes sœurs. Info ou Intox, elle n'avait pas creusé plus loin. Sinon, Satsuki aurait été incapable de garder son sérieux face au blond. Qui devait faire une fort jolie petite fille à l'époque.
Cela dit, même si Noa risquait d'avoir davantage de prétendantes avec ce genre de passe-temps, la rose veillait au grain. Elle ne voulait pas être trop omniprésente dans la vie de son autre ami d'enfance mais elle tenait vraiment à ce qu'il soit avec une gentilles fille qui ne lui attire pas de soucis. Le brun n'avait visiblement pas besoin de ça. Et si une petite amie pouvait être la solution à la douleur qu'il semblait renfermer alors … soit. Ou un garçon ! Non … Non, Noa n'était pas de ce bord là … Mais peut-être que ! Non … Non impossible ! Si populaire, si charmant ! Non …
« Hum... Je ne sais pas, j’ai quoi en échange ? »
Retour du goujat ! Son pied partit tout seul mais fendit l'air tandis que le brun esquiva sans difficulté. Satsuki soupira et le laissa « picheneter » son front.
« Très bien, allons dehors. Un peu d’air frais ne nous fera pas de mal. Du moment que tu ne m’emmènes pas près du gymnase »
« Tu mériterais que je t'y tire par la cravate ! »
Menace en l'air évidemment. Si l'envie y était, la force physique manquait encore à l'appel. Mais un jour ! Oui, un jour !
Noa attrapa son bras et tel un drapeau un jour de grand vent, Satsuki fut entraînée sous un arbre. S'apprêtant à s'asseoir, elle se décala quand le brun lui offrit généreusement sa veste en guise de coussin. Ses yeux framboises regardèrent le gentlemen et elle prit place avec un petit sourire.
« Et voilà. Personne à l’horizon, on a enfin la paix »
« Tant que tes groupies nous laissent oui. La première qui s'approche, je la vire et ça va pas être beau à voir »
Laissant ses jambes se détendre, Satsuki posa ses mains en arrière, fixant le ciel d'un bleu magnifique. C'était si paisible.
« Faudra que tu viennes me voir au club de musique un de ces jours si tu veux que je vienne te voir au club de basket »
« D'accord. Mais tu m'apprends à jouer un peu alors ! »
Ce n'était pas sa faute si elle était curieuse de tout ! Satsuki releva son buste pour s'asseoir correctement et ramena ses jambes contre elle.
« Dis Noa-kun … Pourquoi ça ne se passe jamais comme on veut en amour ? »
Le ciel si bleu venait de lui rappeler brutalement Kuroko. Son cœur se serra et elle se mordit la lèvre. Les choses étaient encore toutes fraîches pour elle, la manager ne savait pas comment passer à autre chose.
Walker Noa
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Noa se retint de rire quand il vit son amie cacher son front et gonfler ses joues. Il n’était cependant pas suicidaire et n’en rajouta pas si ce n’est un sourire malicieux au coin des lèvres. Ce n’était pas méchant, c’était parce qu’il l’appréciait tant qu’il la taquinait si souvent. Et heureusement, elle devait probablement le savoir. Il grimaça par contre quand elle l’embêta à son tour. Ah, elle avait autant de répartie que lui, il ne fallait pas qu’il l’oublie ou il risquait de le regretter. Il lui donna un amical coup de coude dans les côtes avant de partir devant en riant sous la menace en l’air. Il n’y avait vraiment qu’elle pour lui faire oublier ainsi ses problèmes. Une fois assis confortablement dans l’herbe verte, son sourire revint. Ses groupies n’avaient pas intérêt à approcher, il la savait capable de mettre sa menace à exécution. Mais il ne l’en empêcherait pas, un peu de calme ne lui ferait pas de mal. Et pour l’instant, le brun ne voulait que sa compagnie à elle. Ce n’était pas sa meilleure amie pour rien.
Sa seule amie diraient certains. Bah, qu’ils pensent ce ce qu’ils voulaient, c’était vrai qu’il était aussi sociable que solitaire. Et alors ? Il menait sa vie comme il l’entendait. Si les gens n’étaient pas capables de l’aimer pour ce qu’il était, c’est qu’ils ne méritaient pas de vivre à ses côtés. Satsuki essayait peut-être de lui faire rejoindre le club de basket, mais Noa savait au fond que c’était pour l’aider et parce qu’elle ne comprenait pas. Comment aurait-elle pu alors qu’elle avait encore en mémoire le passionné qu’elle avait connu autrefois ? Il était si différent maintenant. Même lui ne se reconnaissait pas toujours... Un jour, il lui dirait tout. Un jour... Quand il se sentirait prêt et qu’il la sentirait prête. Son regard se posa, par hasard ou envie je l’ignore, sur le gymnase qu’ils pouvaient voir au loin. Est-ce qu’un jour il refoulerait ce sol de ses pieds ? Est-ce qu’un jour il frapperait à nouveau un ballon contre ce sol dur ? Est-ce qu’un jour il oserait rejouer avec d’autres, contre d’autres ? Il n’en savait rien. La douleur était toujours présente, lente à s’effacer. Les souvenirs le hantaient toujours, lents à disparaître pour laisser passer le futur. Au fond de lui, il aurait tant aimé revenir aussi amoureux de ce sport qu’autrefois. On ne savait jamais, peut-être que cela arriverait un jour. Cela ne dépendait que de lui, après tout. Une larme coula alors sur sa joue et il espéra brièvement que Satsuki ne s’était rendue compte de rien vu qu’il lui tournait à moitié le dos. Sa faiblesse le désespérait. Il s’essuya discrètement le visage et se tourna vers son amie avec un sourire un peu moins joyeux qu’auparavant. Cependant, il était doué pour faire illusion.
- D’accord. Jouer du piano n’est pas si compliqué, mais je te préviens, je suis un professeur exigent.
Surpris, il la regarda ensuite. Il ne s’attendait pas du tout à ce qu’elle aborde ce sujet. Sa première réaction fut de plisser les yeux. Satsuki était amoureuse ? De qui ? Il le connaissait ? Cela avait intérêt à être un type bien. Il ne supporterait pas qu’il fasse souffrir son amie. Mais, malheureusement, cela semblait déjà être le cas. Elle ne lui aurait pas posé cette question et elle n’aurait pas non eu cette attitude. Noa n’était pas un garçon méchant, mais quand on s’en prenait volontairement ou non à ses proches, il pouvait presque le devenir. Celui qui avait fait souffrir son amie d’enfance le payerait tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre. Sa main vint se glisser dans celle la rose et la serra doucement pendant que son cerveau cherchait une réponse appropriée à donner.
- Je l’ignore, Satsuki. Mais je sais que celui qui te rejette ne te mérite probablement pas.
Rougissant un peu, Noa détourna la tête sans lâcher la main de la rose pour autant. Il n’était pas amoureux d’elle, contrairement à ce que ses paroles pouvaient laisser supposer, mais il l’aimait quand même. Elle était une amie, une sœur presque. Et il la connaissait assez pour savoir que c’était une fille géniale et qu’il fallait être stupide pour ne pas l’aimer en retour si elle vous aimait. Ne croyez pas qu’il était du genre fleur bleue ou romantique, ce n’était pas ça du tout. Oubliez cette idée tout de suite. Une menace ? Qu’allez vous chercher, voyons. C’est juste un avertissement...
- En tout cas, je serais toujours là maintenant. Alors oublie cet idiot qui ne sait pas ce qu’il rate.
Noa était curieux de savoir qui c’était, d’ailleurs. Probablement un basketteur, connaissant la passion de la rose. Oh, peut-être que... Non, impossible. Il ne savait pas les détails de la scolarité de Satsuki au collège Teikou, mais il savait quand même qu’elle avait fréquenté cette soi-disant Génération des Miracles dont faisait parti Daiki. Peut-être que l’un d’eux était celui dont était amoureuse la rose. Le bronzé, peut-être ? Impossible. Il n’y avait pas intérêt, ce n’était qu’un boulet qui avait besoin de la rose comme nounou... Hum, qui cela pouvait bien être, bon sang ? Et non, je vous le répète, le Walker ne ressentait pas ce genre d’amour pour la manager ! Oh et puis flûte, pensez ce que vous voulez.
Elle glissa amicalement ses doigts dans les mèches noires de son ami. Lentement, doucement, Satsuki caressait la tête de Noa comme s'il était un chat. Un petit chat un peu sauvage, un peu craintif mais qui avait besoin de caresses et de câlins pour s'ouvrir à nouveau. Le garçon avait les yeux fermés, profitant d'un rayon de soleil que le feuilles de l'arbre n'avaient pas caché. C'était reposant ici, la pause mériterait de durer encore si longtemps. Une sieste bien méritée dans l'herbe, sans personne pour déranger.
Sa main blanche termina sa course sur me front du brun et le bout de ses doigts tapota la peau comme le ferait la main d'un pianiste. Satsuki n'avait jamais joué de cet instrument, préférant regarder et écouter. Elle aimait les notes mélodieuses, claires qui racontaient une histoire. Une histoire créée de toutes pièces de son esprit embarqué par le pianiste et son piano.
« D’accord. Jouer du piano n’est pas si compliqué, mais je te préviens, je suis un professeur exigent »
La rose se mit à rire. Forcément qu'il plaisantait, elle adorait son côté taquin. Le brun était toujours si sérieux et parfois, une seule phrase ruinait son image sérieuse et intouchable.
« Oui, Walker-sensei ! Je compte sur vous ! »
Satsuki soupira un peu et sourit en sentant la peau chaude du garçon contre la sienne tandis qu'il prenait sa main. En fait, en y réfléchissant, avoir posé cette question était un peu idiot parce que Noa allait finir par s'énerver, poser des questions pour en savoir plus. Il allai finir par faire son rôle d'ami d'enfance et la rose allait en entendre parler pendant un moment encore.
Mais en tant que garçon, il avait peut-être la réponse à ses questions. C'était si compliqué la gente masculine. Comment pouvait-elle comprendre tous ces non-dits, elle, simple fille ? Non, il lui fallait l'aide de Noa !
« Je l’ignore, Satsuki. Mais je sais que celui qui te rejette ne te mérite probablement pas »
Oh, s'il savait … Satsuki avait déjà refusé les demandes de plusieurs garçons, ils avaient du avoir si mal au cœur par sa faute. Si un jour, Kuroko venait à lui annoncer de but en blanc qu'il ne voulait pas de son amour, peut-être qu'elle n'aurait que ce qu'elle méritait.
« En tout cas, je serais toujours là maintenant. Alors oublie cet idiot qui ne sait pas ce qu’il rate »
La rose pressa davantage sa main et se coucha bien de tout son long. Elle croisa les jambes pour que sa jupe de fasse pas son cirque et regarda le ciel.
« Merci, Noa-kun. Je suis juste un peu perdue en ce moment »
Surtout depuis qu'il y avait Izuki. Le meneur de Seirin était … c'était un garçon plus âgé qui chamboulait beaucoup de choses avec sa gentillesse, sa patience … son drôle d'humour trèèèès particulier. Mais pour être sincère, depuis cette nuit d'orage et les événements d'après … Il y avait des possibles sentiments qu'elle ne voulait pas ignorer. Mais il y avait Kuroko. Si l'un ou l'autre refusait ses sentiments … alors ça lui permettrait de se concentrer et d'agir pour le mieux. Ne pas courir deux lièvres à la fois.
« Tu aimes quelqu'un, toi ? »
Walker Noa
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Noa poussa un petit grognement presque inaudible, mais audible quand même si on tendait l’oreille, quand la rose glissa ses doigts dans ses cheveux. Heureusement qu’ils étaient seuls, dans le cas contraire il l’aurait repoussé sans attendre. Mais, même si c’était dur à avouer, cela ne le dérangeait pas tant que ça qu’elle le chouchoute de temps en temps. Il cessa donc de grogner, se laissant simplement faire. En plus, il savait que cela lui ferait plaisir qu’il ne se dégage pas. Il n’avait donc aucune raison de le faire et ce même si sa fierté en prenait un coup. Allez, détends-toi, Noa. Tu ne vas pas te plaindre quand même. Beaucoup de garçons rêveraient d’être à ta place, après tout... Un fin sourire apparut sur ses lèvres à cette pensée. C’était peut-être fourbe, mais il s’en fichait bien. Ce sourire était peut-être aussi une réaction au « Walker-sensei » que Satsuki venait d’utiliser. Il était difficile de le déchiffrer, après tout. Lui-même ne savait pas toujours ce qu’il pensait, alors comment les autres pouvaient-ils savoir à sa place ? Enfin, Satsuki arrivait souvent à le faire mine de rien. Elle le connaissait bien. Et c’était probablement une des seules personnes qu’il laissait en savoir autant à son sujet sans protester. En dehors de ses parents et de son frère, c’était peut-être même la seule d’ailleurs. Chanceuse jeune fille. L’anglais était surpris de la tournure de leur discussion soudainement. Pourquoi en étaient-ils venus à l’amour ? La rose aimait-elle vraiment quelqu’un ? Quelqu’un pour qui cet amour n’était pas réciproque ? Malgré la curiosité qui le rongeait l’aîné du duo d’amis d’enfance ne posa aucune question. Il sentait bien que ce n’était pas approprié. Il ne pouvait que répondre à l’étreinte de Satsuki pour essayer de la soutenir tant bien que mal. Il devait mettre de côté sa jalousie. Qui n’en était pas vraiment une d’ailleurs puisqu’il ne l’aimait pas. Rah, c’était trop compliqué pour lui le cœur humain.
Ses sourcils se froncèrent quand elle annonça qu’elle était un peu perdue. Il n’aimait pas ça. Si ce garçon finissait par blesser Satsuki, il ne pourrait jamais le lui pardonner. Un bon coup de poing en pleine face, cela le démangeait presque. Mais, heureusement pour l’autre, il ignorait son identité. Il avait presque envie que ce soit Aomine pour avoir une raison de le frapper. Ce n’était peut-être pas très mature, mais le basané l’avait toujours agacé. Désolé, Satsuki, l’immaturité c’est visiblement un trait de caractère commun des amis d’enfance. Alors qu’il ouvrait la bouche pour répondre quelque chose de réconfortant, du moins il l’espérait, elle posa une question à laquelle il ne s’était pas du tout attendu. Pourtant, il aurait clairement dû y penser. Dans les circonstances actuelles, il aurait dû y penser. S’il aimait quelqu’un... Ah. Cette question était une vraie torture en vrai. Son cœur se serra douloureusement et il ne put retenir le réflexe de poser sa main dessus. Les souvenirs apparurent dans sa tête, douloureux, intenses, trop vrais. Elliot... Pendant un instant, il ne put répondre. Son regard s’était perdu au loin, autant que ses pensées. Il finit par enfouir une main dans sa tignasse presque noire et souffla quelques mots d’une voix à peine audible.
- J’ai aimé... Mais je ne sais pas si je serais capable de le faire de nouveau.
Levant les yeux vers le ciel bleu, il esquissa un sourire fort triste avant de se replonger dans ses souvenirs si précieux, mais pourtant oh combien douloureux. Si seulement... Si seulement...
- C’est quoi ton prochain cours ?
Il valait mieux tenter de changer de sujet avant de devenir fou de douleur. Noa ne voulait clairement pas que Satsuki le voie dans un tel état. Ni qu’elle apprenne la vérité aussi brusquement. Chaque chose en son temps.
Satsuki finit par retirer sa main des cheveux de Noa. C'était une habitude qu'elle avait prise, qu'elle continuerait d'avoir quand bien même le garçon n'aimait pas son geste affectueux. La rose trouvait que c'était réconfortant, que ça apaisait un temps les tensions et les inquiétudes. D'ailleurs, elle n'avait pas à se justifier, si elle avait envie d'agir comme une grande sœur protectrice, elle n'allait pas s'en priver. Elle n'avait pas à s'en priver, égoïste qu'elle pouvait être.
Elle regardait le brun toujours allongé : par moment, même pour elle, il était une énigme. Il était si différent de l'enfant que la rose avait rencontré autrefois qu'elle peinait à suivre. Noa pouvait un être un vrai mur, insondable et insensible comme il pouvait virer à un ami patient, compréhensif et à l'écoute. Mais c'était ça que Satsuki aimait en lui : il était plein de surprises. Et ce point, forcément, ferait de lui un atout pour l'équipe de basket.
Non, la manager n'en démordrait pas. Elle savait, sentait qu'il cachait quelque chose, un événement peut-être tragique au vue de ses réactions et à défaut de pouvoir demander directement, l'adolescente minimisait parfois trop souvent le passé douloureux qu'il avait du avoir. Ce n'était pas vraiment la meilleure tactique mais c'était la seule qu'elle avait : rabâcher encore et encore jusqu'à ce qu'il cède. Noa était son ami, un peu comme son grand frère, elle avait besoin de lui et le voulait près d'elle. Elle voulait veiller à son bonheur.
« J’ai aimé... Mais je ne sais pas si je serais capable de le faire de nouveau »
Et voilà. Si triste, si éloigné d'elle à cet instant précis. Satsuki n'avait qu'un envie, le prendre dans ses bras, le serrer et s'excuser. Lui demander pardon d'avoir visiblement réveiller les très mauvais souvenirs enfouis au fond de son cœur. Elle avait envie de savoir ce qu'il cachait et de enfin pouvoir l'aider comme elle le pouvait.
« C’est quoi ton prochain cours ?»
D'accord, il changeait de sujet. Pas de soucis, elle allait suivre le mouvement sans discuter, pour une fois.
« Anglais ! J'ai eu un peu de mal ces derniers temps, j'ai l'impression de ne plus rien suivre ... »
Pourtant, sans être une tête, Satsuki se débrouillait bien. Il fallait qu'elle soit une bonne élève et qu'elle suive pour deux afin de sauver les fesses ingrates d'Aomine chaque année. Le bleu n'était pas stupide mais tellement flemmard … S'il se bougeait, Satsuki était certaine qu'il serait tranquille à chaque test.
« A l'époque, j'aurais demandé un peu d'aide à Midorin mais là … là, j'ai mieux, j'ai un Anglais sous la main ! »
Elle lui adressa un immense sourire et sauta sur ses pieds, chassant les quelques brins d'herbe qui auraient eu l'idée de s'accrocher à sa jupe. La rose lui tendit une petite main :
« Ça va bientôt être l'heure ! Tu as quoi après, toi ? »
Ses yeux framboises captèrent le regard brûlant d'une autre fille un peu plus loin, visiblement en pleine rage. Grand Bien lui fasse, Satsuki se fichait autant de qui elle était de ce qu'elle voulait. Sans doute l'attention de Noa. Une de plus.
« Tombeur, je vais finir par être jalouse »
Filles comme garçons, impossible de rester avec Noa sans s'attirer les foudres d'un ou d'une prétendantes -amour refusé par le brun- qui devenaient parfois violents.
« Presque tout Tôo me déteste à cause de ton charme, Casanova ! »
Gentille boutade.
Walker Noa
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Noa espérait que Satsuki accepte de changer de conversation. Il ne se sentait pas vraiment d’humeur à parler d’Elliot, du moins pour l’instant. Il ne l’avouerait jamais, mais la perspective d’aller voir le club de basket tout à l’heure le stressait. Ce qui était stupide, vu qu’ils iraient une fois qu’il n’y aurait plus personne. Mais on ne se refaisait pas, du moins pas aussi vite. Ses sentiments obscurs pour son ancien sport favori ne s’évaporeraient pas si facilement. Même s’il y avait probablement de l’espoir vu la ténacité de son amie d’enfance. Satsuki n’abandonnerait pas l’idée qu’il entre au club de basket. Il fallait peut-être bien que quelqu’un y croit à sa place. Il ne put retenir un sourire quand elle répondit à sa question sur son prochain cours. Il ne s’était pas attendu à cette matière, la coïncidence était plutôt amusante. Glissant une de ses mains dans sa poche, il lui jeta un regard amusé.
- Anglais, hein ? J’espère que tes notes ne sont pas trop mauvaises, tu risquerais de me vexer. Je fais des efforts en japonais, après tout.
Bien sûr, ce n’était qu’une taquinerie comme tant d’autres. Cela se voyait à l’amusement qui pétillait dans ses yeux, à son sourire en coin légèrement moqueur et à son ton qu’elle connaissait par cœur. On ne se refaisait pas, encore une fois. Il lui donna un petit coup amical sur la tête avec son poing libre.
- Ne profite pas de la situation, tu veux. Enfin, je veux bien t’aider, mais il faudra faire des efforts. Je n’aime pas voir mes élèves échouer malgré tous mes efforts.
A nouveau, son sourire sarcastique qui en ferait tomber plus d’une. Et peut-être même plus d’un. Apercevant une autre fille plus loin, il lui jeta un bref coup d’œil indifférent. Ah, la jalousie. Sentiment humain bien vil, mais que tout le monde ressentait au moins une fois dans sa vie. Noa était parfaitement conscient de sa popularité. Ce qui à ses yeux était stupide. Il était loin d’être le garçon parfait dont elles rêvaient. Et en plus, il était inaccessible. L’amour ne l’intéressait pas, ne l’intéressait plus. Se relevant à contrecoup, il glissa sa main libre dans son autre poche, ignorant l’autre fille qui semblait fusiller du regard Satsuki, il préféra se concentrer sur cette dernière.
- Maths. Une de mes matières fétiches, pas de chance.
Il lui adressa un regard narquois avant de lever les yeux au ciel quand elle reprit la parole. Il n’était pas sûr d’avoir autant de charme que ça. Les filles et les garçons du lycée devaient être aveugles pour en être aussi convaincu... A vrai dire, sa popularité ne lui faisait ni chaud ni froid. Il ne l’adorait pas, mais ne la détestait pas non plus, il faisait avec, tout simplement. De toute manière, ils ne changeraient pas pour lui faire plaisir, alors à quoi bon perdre son temps. Du moment qu’ils laissaient Satsuki tranquilles, il n’interviendrait pas. Mais si son amie commençait à avoir des ennuis, il ne les laisserait pas faire. Quitte à s’attirer des ennemis. Après tout, ce ne serait pas première ni la dernière fois.
- Tu sais bien que je ne fais rien pour ça. Mais je suppose que tu as le droit de me taquiner vu toutes les fois où c’est moi qui le fait.
Il lui adressa un regard espiègle avant de se diriger vers la porte d’entrée de l’établissement. Il n’avait pas envie d’aller en cours, quand bien même il appréciait la matière à venir, mais il n’avait pas envie d’avoir des heures de colle. Ah... Jouer les élèves modèles était d’un fatiguant parfois. Arriver devant les escaliers qui menait aux étages réservés aux deuxième et troisième année, il se tourna vers son amie et planta son regard écarlate dans ses yeux framboise.
- On se retrouve devant le gymnase après les clubs. Je serais à l’heure... Chose promise, chose due. Surtout que c’est moi qui t’ai demandé alors je ne vais pas me défiler. A tout à l’heure, Sat.
Se penchant vers elle, il déposa un bisou sur sa joue, très subtilement, effleurant juste sa peau une demi-seconde. Charmeur sans même le vouloir. Il lui adressa un dernier regard avant de grimper les marches pour se rendre à son prochain cours. Il croisa discrètement les doigts dans sa poche pour que son amie arrive à suivre le cours. Au pire, il l’inviterait à la maison après le passage au club de basket pour l’aider à réviser. Ses parents et Allen seraient certainement contents de revoir la rose et elle aussi sans doute serait contente de les revoir. Etre gentil était presque fatiguant, mais on s’y faisait quand même. _________________ Noa attendait que tout le monde sorte du club de basket, discrètement dissimulé derrière un arbre près du bâtiment sportif. Son amie l’attendait sans doute à l’intérieur vu qu’il y avait eu entraînement. Après qu’il soit sûr que tout le monde soit sorti, il se rendit devant la porte d’entrée, d’un pas lent et forcé. Ses doigts se serrèrent sur la bandoulière de son sac et il fixa l’intérieur sans oser y entrer. Faudrait-il que la rose vienne le chercher ou arriverait-il à entrer tout seul comme un grand ?
Le petit bisou que Noa déposa sur sa joue fut rapide mais suffisant. C'était assez pour que Satsuki sente qu'il tremblait. A cause du fait qu'ils allaient se retrouver sur le terrain de basket ? Tout serait plus simple s'il lui expliquait réellement ce qu'il avait en tête, à quoi ce grand garçon réservé pensait. La rose n'était pas médium, ni connectée mentalement à son ami.
« On se retrouve devant le gymnase après les clubs. Je serais à l’heure... Chose promise, chose due. Surtout que c’est moi qui t’ai demandé alors je ne vais pas me défiler. A tout à l’heure, Sat »
Elle lui adressa un petit signe de la main sans répondre. Sa démarche était raide dans les escaliers, stressait-il ? Noa était courageux, même petit, il allait plus loin que les autres enfants. La manager avait foi en lui, peu importe son problème ou ce qui avait bien pu lui arriver, elle savait qu'il allait passer au delà et n'en vivre que mieux.
Satsuki avait juste à rester patiente et à se montrer disponible pour l'aider. Ah là là, ces garçons alors … De vrais sacs à ennuis !
Tout en prenant enfin le chemin en direction de sa salle de classe, la lycéenne était en intense réflexion : quelqu'un était forcément au courant de ce qui tracassait Noa. Allen, son grand frère ? Ses parents ? Un autre ami ? Il allait falloir qu'elle mène sa petite enquête de son côté. A ce rythme là, le brun allait tout lui révéler sur son lit de mort. Hors de question d'attendre.
Mais il allait falloir qu'elle sois prudente et discrète. Fouiller son portable ? Non, elle avait encore quelques scrupules. Ah mais si ses SMS étaient révélateurs … ! Non, la vie intime de Noa ne concernant que lui. Intime … Intime comme pour un couple ?! C'était ça la raison de chic mental de son ami concernant le basket ?! Quelle fille pourrait faire un truc pareil ?! Il était gentil, beau, drôle … Aucune raison de le laisser filer. Ou alors, un garçon ? Pfeu, impossible ! Si Noa était attiré par les Monsieurs, alors Satsuki se coupait les cheveux. Genre très courts.
Elle s'installa à sa place dans sa salle de cours et commença à imaginer quelques questions qu'elle allait pouvoir poser discrètement à la famille Walker pour percer le mystère « Noa, Love&Basket ?!! ».
**********
Son éternel bloc-note en mains, Satsuki regardait les garçons courir, chacun s'entraînant sur sa propre spécialité. D'ici quelques minutes, elle allait suggérer de passer sur les faiblesses afin d'y remédier doucement mais sûrement. Elle jetait des coups d’œil réguliers en direction de la porte afin de voir quand Noa allait poindre le bout de son joli nez.
En plus, le comité était réduit puisqu'Aomine n'avait pas jugé nécessaire de se présenter aujourd'hui encore et qu'une intoxication alimentaire avait eu raison d'un groupe de garçon qui avaient visiblement passé la soirée ensemble. Et les autres étant trop pris par leur entraînement, Noa ne pouvait pas avoir mieux comme accueil.
Mais au bout d'un moment, elle s'inquiéta tout de même. C'était très rare que le brun soit en retard, quelque chose avait du arriver. La rose posa ses affaires sur un banc et se dirigea à grands pas vers la porte afin de tenter de trouver sa tête brune ciblée. Bingo. S'élançant presque en courant pour rejoindre son aîné, elle s'arrêta juste devant lui, avec un grand sourire.
« No-a-kuuuun ~ Trouvé ! »
Les mains derrière son dos, la manager se pencha un peu en avant, vers lui. Depuis combien de temps était-il là au juste ?
« Je suis sûr que toi et l'arbre avaient une forte relation mais il ne pourra pas rentrer avec toi. Tu le laisses et on s'approche doucement ? »
Lentement, lentement … Comme un pansement. Satsuki attrapa son bras et recula doucement vers la porte.
« On s'arrête devant la porte, okay ? Sinon, je pense que tu vas t'enfuir et j'ai trop mal aux jambes pour te courir derrière. J'ai perdu mon souffle en cherchant Aomine-kun aussi … »
Walker Noa
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Et non, Noa n’arrivait pas à entrer tout seul comme un grand. C’était peut-être ridicule vu son âge, mais son corps refusait de bouger. Comme s’il était collé à cet arbre qui n’avait pourtant rien demandé. Le gymnase avait beau être grand, il n’était pas effrayant pourtant ! Ce n’était qu’un gymnase, après tout. Un bâtiment conçu pour faire du sport, rien de bien méchant. Et pourtant il ressemblait à un monstre pour l’anglais. Un monstre qui le dévorerait sans nul doute s’il mettait les pieds à l’intérieur. Ridicule, certes, mais bien réel. Les peurs de celui qui avait été un excellent arrière existaient belles et bien. Ce n’était la faute de personne, juste celle des évènements du passé. Et peut-être aussi celle du principal concerné, d’accord je l’avoue. Mais en tout cas, personne ne pouvait dire qu’il ne faisait pas des efforts, hein ! Le temps passa assez vite et Noa se demanda s’il allait rester planté là toute la nuit... Heureusement que son ange gardien veillait sur lui, n’est-ce pas. En entendant le cri de Satsuki, le brun ne put s’empêcher d’esquisser un sourire amusé.
Il avait la vague impression de replonger dans son enfance, quand il jouait à cache-cache avec la jeune fille et son frère. Il se décolla de l’arbre tout en levant les yeux au ciel en entendant la rose. Il ne fallait pas non plus exagérer, hein, il pouvait très bien lâcher cet arbre, il pouvait.... En fait, non, il était très bien accroché à son ami l’arbre ! Mais pas question de l’avouer, sa fierté en prendrait un sacré coup. Il le lâcha donc et s’approcha de la rose en enfouissant ses mains dans ses poches pour qu’elle ne les voit pas trembler. Son regard écarlate se posa sur le bâtiment. Allez, Noa, bon sang il ne va pas te manger, un peu de nerfs enfin !
- Tu crois que si on le découpait à la tronçonneuse il pourrait entrer ?
Faire de l’humour pour se détendre était une technique bien connue et surtout très utile pour dissimuler son stress aux autres. Se laissant traîner par la rose, il avait décidément de la chance de l’avoir comme amie, le brun tenta de contrôler sa respiration qui s’emballait déjà. Pas suffisamment pour qu’on devine qu’une crise de panique débutait, mais assez pour gêner son propriétaire. Heureusement que Satsuki lui offrait une voie de secours en la personne d’un autre sujet de conversation.
- Il sèche encore l’entraînement celui-là ? Je suis peut-être mal placé pour le dire, mais il a un sacré culot. A ce que je sache, il n’a pas d’excuse... Tu devrais le laisser tomber, il n’en vaut pas la peine. Je suis sûr que vous pouvez gagner sans lui, ça a beau être un monstre du basket, vous avez d’autres joueurs intéressants...
Noa se figea alors et se mordit la lèvre. Quel idiot. Satsuki n’allait pas manquer de lui demander comment il savait ça. Et même si Allen l’informait sur l’équipe de basket de Toho contre sa volonté, son petit frère lui-même avait fait ses recherches... Car même s’il refusait de l’avouer à cause de la douleur que ça lui causait, il aimait toujours ce sport qu’était le basketball. Et il voulait y rejouer. Un jour. Quand il serait prêt... Mais peut-être que le temps de la fuite devait s’arrêter là. Peut-être qu’il avait suffisamment fui comme ça. Prenant une profonde inspiration, le brun se dégagea de l’emprise de la rose et avança vers la porte tout seul avant de s’arrêter dans l’entrebâillement.
Ses yeux rouges firent le tour de la salle et son cœur se mit à battre plus fort quand ils se posèrent sur la caisse remplie de ballons et sur le panier. L’adrénaline l’envahit et Noa dut user de toute sa volonté pour retenir son pied qui voulait faire un pas en avant. Son corps avait envie de jouer, ça c’était sûr. Il voulait retrouver les sensations du passé perdues depuis trop longtemps. Mais il fallait que l’esprit de Noa le veuille aussi... Déglutissant avec peine, l’anglais reprit la parole, sentant la présence de Satsuki derrière lui. Elle ne le quitterait jamais tant qu’il aurait besoin d’elle, c’était ça une meilleure amie. Et encore une fois, il avait de la chance qu’elle soit à ses côtés. Si seulement il pouvait le lui rendre...
- Je ne peux pas encore jouer... J’en suis incapable pour le moment. Mais... Tu crois que... je pourrais t’aider comme manager ? Peut-être que cela m’aidera à affronter mes peurs d’être dans le milieu sans être forcément sur le terrain... Je n’y connais pas grand-chose, mais j’apprends vite. Et un assistant c’est toujours utile.
Noa avançait enfin. A son rythme, plus lentement que ce qu’il aurait voulu, mais un seul pas en avant était déjà un pas en soi. Et ça, c’était le plus important, vous en conviendrez, n’est-ce pas messieurs dames ? Riant nerveusement, l’anglais passa une main dans ses cheveux pourtant déjà décoiffés avant de plonger son regard dans celui rose de son amie avec intensité. Il n’y avait pas à dire, il avait du charme, le Noa.
- Tu m’accompagneras quand j’irais demander au coach et au capitaine ? Je crains de partir en courant quand ils me regarderont sinon. J’ai besoin de quelqu’un pour me surveiller et me botter les fesses en cas de dérobade.
Avec son sourire en coin et l’étincelle dans son regard, Noa était content qu’il n’y ait pas d’autres filles dans les parages. Il n’avait pas besoin de gloussements et de déclarations maintenant, merci bien. Ah... Il entendait déjà les encouragements mielleux des supporters féminins du lycée dès son apparition dans le gymnase ou les stades officiels, la barbe. Et il ne serait comme manager alors qu’est-ce que ça serait s’il devenait un jour joueur ? Une raison de plus pour ne pas le devenir... Oups, vous avez mal entendu, il n’a rien dit du tout, absolument rien. Mais vous devez en convenir que les filles sont effrayantes et épuisantes parfois comme créatures. Cela ne vaut pas pour toi, Satsuki, ne t’inquiète pas.
La tentative d'humour de Noa la fit doucement rire. Cherchait-il à ce point à cacher sa gêne, sa peur ? Elle tapota son bras et l'entraîna doucement en parlant à la fois de tout et de rien. Avec l'absence d'Aomine, les autres joueurs étaient concentrés sur l'entraînement donc ils n'allaient pas faire attention à l'Anglais.
« Il sèche encore l’entraînement celui-là ? Je suis peut-être mal placé pour le dire, mais il a un sacré culot. A ce que je sache, il n’a pas d’excuse... Tu devrais le laisser tomber, il n’en vaut pas la peine. Je suis sûr que vous pouvez gagner sans lui, ça a beau être un monstre du basket, vous avez d’autres joueurs intéressants... »
Satsuki haussa les épaules : c'était une question d'habitude maintenant. Mais non, elle ne pouvait pas se résoudre à abandonner le bleu. Elle l'avait suivit jusqu'à Tôo pour veiller sur lui, abandonner maintenant … Non, ce serait inimaginable.
Noa n'avait pas tort, les autres garçons méritaient aussi qu'elle prenne du temps à s'occuper d'eux. Pas en leur faisant des citrons au miel visiblement vu comment ils avaient insisté la dernière fois mais elle était la manager de l'équipe et pas celle uniquement d'Aomine. Après tout, à l'époque, elle s'occupait de tous les Miracles donc Tôo n'allait pas faire exception.
Quant à la fin de sa tirade … Satsuki sentit un sourire de chat lui échapper. Héééé, donc le petit Walker Allen se renseignait sur l'équipe ~ Bien, bien, ce sera ça en moins à lui faire travailler. Toujours près de lui, elle se colla quasiment et susurra :
« Noa-kun est méticuleux ! Il m'épargne bien des explications ~ »
Ils avançaient doucement vers la porte d'entrée du gymnase et le garçon finit par se dégager de son bras. Le laissant faire à sa guise, la rose veilla à bien rester derrière lui, juste au cas où. Il y avait des joueurs qui s’entraînaient aux différents tirs, d'autres aux passes en remontant puis descendant le terrain. L'exercice était bien rôdé maintenant, chacun faisait à sa guise et Satsuki n'avait qu'à noter ce qu'elle voyait, ce qui s'était améliorer, ce qui devait l'être encore pour le prochain entraînement.
Satsuki avança jusqu'à se tenir aux côtés de Noa, lui jetant simplement un petit coup d'oeil.
« Je ne peux pas encore jouer... J’en suis incapable pour le moment. Mais... Tu crois que... je pourrais t’aider comme manager ? Peut-être que cela m’aidera à affronter mes peurs d’être dans le milieu sans être forcément sur le terrain... Je n’y connais pas grand-chose, mais j’apprends vite. Et un assistant c’est toujours utile »
Elle hochait doucement la tête en regardant toujours l'intérieur du gymnase. C'était un grand pas en avant là, ne surtout pas ruiner le moment. Et il fit un pas en avant avant de la regarder à nouveau. Le menton levé pour le regarder dans les yeux, Satsuki souriait avec un air curieux.
« Tu m’accompagneras quand j’irais demander au coach et au capitaine ? Je crains de partir en courant quand ils me regarderont sinon. J’ai besoin de quelqu’un pour me surveiller et me botter les fesses en cas de dérobade »
Se retenant de sautiller sur place, Satsuki trépignait néanmoins. Bah voilààà ! Quelque part, elle avait réussi. Il fallait fêter ça avec du riz rouge ce soir !
« Oui, bien sûr ! Préviens-moi juste avant que je m'organise un peu et que le coach soit bien disponible. Tu peux en parler maintenant à Imayoshi-san si tu veux. Il ne mord pas »
Ou alors, même ça, c'était encore trop tôt. Juste se présenter, expliquer un peu pourquoi il voulait rejoindre l'équipe … Satsuki était certaine que le Capitaine n'y verrait aucune objections !
Walker Noa
InformationsMessages : 56 Date d'inscription : 04/05/2015
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Noa ne manqua pas le sourire malicieux de son amie. Bien sûr, le fait qu’il s’était renseigné sur l’équipe ne lui avait pas échappé. A croire que rien ne lui échappait, justement. Ce qui était bel et bien le cas. Satsuki n’était pas une excellente manager, si ce n’était la meilleure, pour rien. Et parfois, il fallait avouer que c’était assez agaçant de ne rien pouvoir cacher... Ou presque en tout cas. C’est pour ça que l’anglais ne put s’empêcher de grimacer et de donner une bourrade encore une fois amicale dans les côtes de son amie.
- Oh, ça va, hein. Tu peux enlever ce sourire de ton visage. Je me renseigne juste pour éviter la honte si on m’interroge sur l’équipe de mon lycée. C’est tout.
Bien sûr, Noa, bien sûr. Essayer d’orienter les autres sur une fausse piste, cela marchait parfois, mais avec la rose, il y avait peu de chance pour qu’elle tombe dans le panneau. Le brun le savait bien, mais cela ne l’empêchait pas d’essayer. Et d’éviter soigneusement le regard de son amie, une main dans ses cheveux sombres et décoiffés. Assumer, ce n’était pas vraiment son truc, décidément. Ne croyez pas qu’il préférait la fuite pour autant. Personne ne l’aime, je pense. C’est peut-être plus facile, mais certainement pas plus plaisant. Noa n’aimait pas fuir, mais il ne savait pas toujours comment faire autrement. Dure réalité. En tout cas, il essayait d’avancer. Ce qu’il venait de décider et de dire était la meilleure preuve qui soit, vous ne trouvez pas ? Et pourtant, la peur lui serrait le cœur. Seule la présence rassurante de son amie à ses côtés l’empêchait de fuir une nouvelle fois sans se retourner. Hauts les cœurs, Walker Noa. Montre qui tu es véritablement. Coulant un regard vers son amie, l’anglais esquissa un sourire malgré lui. Il ne fallait pas être devin pour deviner qu’elle se retenait de sauter sur place comme une folle furieuse. Elle était si contente qu’il fasse enfin un pas en avant vers le sport qu’ils aimaient tous les deux ? A croire que oui. Sa main passa rapidement dans les cheveux framboise de la demoiselle pour les décoiffer gentiment.
- Je crois que tu as des ressorts à la place des pieds, Satsuki et qu’ils ne vont pas tarder à sortir si tu continues à te trémousser ainsi.
Il lui adressa un regard un peu goguenard avant d’enlever sa main pour enfouir les deux dans les poches de son pantalon d’uniforme. Son regard se fit légèrement plus troublé alors qu’il regardait ou plutôt observait les joueurs dans le gymnase. La nostalgie le frappait de plein fouet, lui rappelant ces fois où il exécutait les mêmes mouvements qu’eux. Cette période de sa vie lui semblait si lointaine... et si proche à la fois. A croire que le basketball était attaché à son âme par une ficelle invisible. Voilà qu’il faisait le philosophe, maintenant. A croire que ses méninges étaient vraiment perturbées. Enfin. L’ancien arrière hocha la tête aux paroles de la manager de Toho sans lui répondre pour autant. Ses yeux cherchaient la silhouette du capitaine de l’équipe qu’il connaissait de vue. Imayoshi Shouichi. Il ne savait pas grand-chose de lui si ce n’était qu’il était en troisième année et que son rôle sur le terrain était meneur. Noa l’avait croisé quelques fois dans les couloirs et sa première impression était plutôt bonne. Même si son aîné avait quelque chose... d’intimidant.
- Pas de problème. De toute manière, je dois m’organiser avec le club de musique. Ce ne sera pas facile de gérer deux clubs, mais je pense pouvoir y arriver. Mes notes sont assez bonnes, je ne devrais pas avoir trop de problèmes à tout gérer. De toute manière, tu seras là pour m’épauler, boss.
Il lui adressa un sourire moqueur même s’il était quand même sincère avant de fixer à nouveau le capitaine du club de basket qui parlait avec le coach et ne faisait donc à priori pas attention à eux. L’anglais prit une profonde inspiration et sortant sa main d’une poche, il attrapa discrètement celle de la rose pour se donner du courage. Hauts les cœurs.
- D’accord. On va faire ça.
Lâchant la main de la rose, le brun entra d’un air décidé dans le gymnase, affrontant les regards qui se posaient déjà sur lui. Ne t’enfuis pas cette fois, beau brun. Le fils Walker n’était pas sûr d’être prêt, mais il fallait bien se jeter à l’eau tôt ou tard... Et il valait mieux que ce soit tôt, n’est-ce pas ?
« Oh, ça va, hein. Tu peux enlever ce sourire de ton visage. Je me renseigne juste pour éviter la honte si on m’interroge sur l’équipe de mon lycée. C’est tout »
Oh oui, Satsuki en était totalement convaincue. C'était à vrai dire, la première chose qui lui était venue à l'esprit et-... Et il se fichait de qui là sérieusement ?! Noa espérait la berner ? Elle, Momoi Satsuki ? Pfeu, amateur. S'il tentait sur elles les même ruses que sur ses petites fans, forcément que le garçon allait se rater. Ah, son air gêné la ferait presque craquer cela dit. Il était vraiment étrange son ami d'enfance aux allures de grand frère qu'il fallait quand même protéger.
Et quand bien même, la rose avait envie de le chouchouter précieusement, il fallait qu'elle reste calme pour ne pas faire fuir l'anima apeuré en lui. Il ne manquerait plus que Noa s'échappe du gymnase après toutes ses magouilles pour le faire entrer ici. Et chaque pas en avant que le garçon faisait la mettait dans un état de joie que rien ne pouvait égaler.
« Je crois que tu as des ressorts à la place des pieds, Satsuki et qu’ils ne vont pas tarder à sortir si tu continues à te trémousser ainsi »
Sa main dans ses cheveux paraissait un peu raide. D'appréhension ? La manager aimait quand il caressait sa tête, elle se sentait comme un petit chat. Ou une Maman Tigre dans ce cas là. Elle venait d'amener son précieux bébé et personne n'allait lui faire de mal. Ou l'effrayer … Pourvu que l’entraînement se passe bien … Pourvu qu'il n'y ait pas d'embrouilles.
Le plus grand regardait autour de lui, sous le regard concerné framboise. Satsuki voulait observer chacune de ses expressions pour tenter de comprendre le mal-être de Noa vis – vis du basket. Et de plus, cela lui permettait de se tenir prête à lui courir derrière si le besoin venait à se présenter. Plus à l'aise dans le sprint que dans l'endurance, elle aurait du mal à le rattraper mais irait suffisamment loin pour deviner sa cachette. Tout comme pour Aomine, elle connaissait tous les endroits de la ville où le brun allait et était susceptible d'aller pour fuir.
« Pas de problème. De toute manière, je dois m’organiser avec le club de musique. Ce ne sera pas facile de gérer deux clubs, mais je pense pouvoir y arriver. Mes notes sont assez bonnes, je ne devrais pas avoir trop de problèmes à tout gérer. De toute manière, tu seras là pour m’épauler, boss »
La main sur la tempe, Satsuki lui rendit son sourire moqueur :
« Compte sur moi, soldat ! Je vais veiller sur toi et sur tes résultats ! »
Après tout, être dans un club était facile. Garder sa place l'était moins. Les résultats scolaires déterminaient bien des choses et gare à ceux qui faiblissaient lors des tests. Et si Satsuki n'était pas une mauvaise élève, il fallait qu'elle veille au dossier d'Aomine. L'équipe de Tôo ne pouvait absolument pas le perdre pour une stupide histoire de moyenne scolaire ridicule.
Plus loin, Imayoshi avait visiblement finit avec le coach. L'adulte repartit vers un groupe de seconde année, laissant à sa manager, tout le loisir de pouvoir converser librement avec son Capitaine.
La main étrangement fraîche de Noa chercha la sienne et Satsuki caressa sa peau de son pouce. Dans le dernier magazine féminin qu'elle avait lu, cette pratique était censée être zénifiante et apaiser l'esprit. On allait voir ça.
« D’accord. On va faire ça »
Avec un petit sourire qui se voulait rassurant, Satsuki pénétra avec lui plus profondément dans le gymnase. Personnellement, les regards des joueurs sur leur étrange duo ne la dérangeait pas plus que ça. Il fallait dire que d'habitude, elle arrivait plus tard et généralement accompagnée d'Aomine. Alors là, avec un inconnu, la curiosité était prévisible.
« Imayoshi-san ! Tu aurais quelques secondes ? »
Elle se planta devant son Capitaine, ne lui laissant pas vraiment le choix de tout façon.
« Je te présente Walker Noa. C'est un ancien joueur de basket de ma connaissance. Je viens te demander la permission d'en faire un manager assistant »
Imayoshi Shouichi
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Noa esquissa un sourire en coin malgré sa nervosité quand Satsuki lui rendit son sourire moqueur d’avant. Soldat, hein. Pourquoi pas. C’était vrai que l’organisation de son amie était parfois presque millitaire tellement elle était efficace. Il n’était pas sûr d’arriver à la suivre vu qu’il n’était pas aussi doué qu’elle pour les analyses des données, mais il ferait de son mieux pour ne pas avoir à regretter quoique ce soit. Il avait regretté suffisamment de choses dans le monde du basketball pour que cela s’arrête enfin. Pouvait-il vraiment le faire ? Pouvait-il y retrouver sa place après tout ce temps ? Même en tant que simple manager ? Il voulait croire à sa chance. Il voulait croire au destin. Il voulait espérer. Il voulait enfin admettre que le basket faisait partie intégrante de sa vie. Il renonçait peut-être à être sur le terrain et dans les matchs, mais au moins il pouvait côtoyer ce monde au plus près et se rendre utile. Du moins, il allait essayer avec tout ce qu’il avait. Fuir, c’était fini.
- C’est trop d’honneur, railla-t-il gentiment.
Mais au fond il était reconnaissant du soutien de son amie. On ne pouvait en avoir de meilleure que la rose et il se savait chanceux. Il espérait lui rendre assez souvent la pareille, au contraire d’un bronzé égoïste de leur connaissance, de son humble avis d’anglais. Aomine l’agaçait bien trop souvent à son goût, mais il préférait ne pas s’en occuper, du moment que la rose ne souffrait pas trop à cause de son autre ami d’enfance. Dans le cas contraire, l’as de Toho entendrait parler de lui, il en faisait la promesse silencieuse. Il haussa un sourcil en sortant de ses pensées. Surveiller ses résultats ? Allons, il était suffisamment bon élève pour ne pas avoir à craindre d’éventuels problèmes. Grosse tête ? Peut-être bien, mais ses moyennes étaient tout à fait convenables. Il n’aimait peut-être pas étudier, mais cela ne voulait pas dire qu’il était fainéant ou mauvais élève pour autant. Néanmoins, il ne releva pas, sachant que c’était surtout une boutade de la part de la rose. Et même si elle était sérieuse, si cela lui faisait plaisir de veiller sur lui, il n’allait pas l’en empêcher. Satsuki était la seule à avoir ce genre de privilèges de sa part et le brun savait que parfois elle en profitait grandement... Bah, elle avait bien raison.
Le brun déglutit nerveusement, mais la caresse sur sa paume offerte par la manager officielle du club l’aida à se détendre. Sans nul doute que quiconque les aurait vu ainsi les aurait pris pour un couple. Balivernes. Les garçons et les filles avaient parfaitement le droit d’être amis sans qu’il y ait des sentiments amoureux dans leur relation. L’anglais n’avait jamais compris cette affirmation stupide comme quoi l’amitié entre les deux sexe était impossible. La rose et lui étaient justement la preuve parfaite du contraire. Et tant pis pour ceux qui ne le croyaient pas, cela ne les empêcherait pas de vivre et encore moins d’être amis. Le brun tenait à leur amitié et il ne laisserait personne la gâcher. Car oui, certaines personnes aimeraient bien être à la place de Satsuki, il le savait bien. A commencer par les nombreuses filles du lycée qui avaient eu le coup de foudre pour lui pour des raisons qui lui échappaient complètement. Il avait parfois l’impression d’être aussi populaire que Kise Ryota de la Génération des Miracles avec toutes ces filles qui le collaient, même s’il devait être bien en dessous de la popularité du mannequin. Bonne raison pour le plaindre, d’ailleurs. Enfin. Les génies de Teikou n’étaient pas le sujet du jour.
Le brun suivit alors la manager de Toho dans le gymnase, sans faire attention aux regards posés sur eux. Un nouveau venu était toujours source d’intérêt pour les joueurs, surtout quand il était accompagné de la jolie manager de l’équipe. C’était parfaitement compréhensible. Si Noa n’était pas sûr d’apprécier l’attention qu’on lui portait, il n’en avait pas grand-chose à faire pour autant. Il avait l’habitude, après tout, d’être le centre des regards en tant qu’un des élèves les plus populaires du lycée. D’ailleurs, ce ne serait pas étonnant que certains élèves l’aient reconnus, ce qui devait rajouter de la curiosité à sa venue. Satsuki avait interpellé son capitaine et s’était même mise devant lui de manière à lui bloquer le chemin. Toujours aussi directe. Cela arracha un sourire quasiment invisble à son ami qui se tenait un peu en arrière, préférant attendre le bon moment pour prendre la parole. Quand l’attention du capitaine se porta sur lui, il le salua d’un hochement de tête avant de s’avancer de quelques pas. C’était toujours mieux pour faire bonne impression. Même si une part de lui aurait préféré se faire chasser illico du gymnase pour avoir une excuse afin d’éviter le basketball. Mais Satsuki avait l’air tellement contente qu’il ne voulait pas lui faire ça. Sans compter qu’il en avait marre de fuir, au fond de lui. Il haussa un sourcil quand le capitaine s’adressa à lui. Modeste équipe ? Sérieusement ? Alors que Toho s’était classé deuxième à l’Inter-High ? Amusant. Le porteur de lunettes avait visiblement le sens de l’humour.
- Enchanté également. J’ai entendu parler de vos modestes exploits, en effet, senpai.
Noa affichait presque un sourire moqueur, mais son ton était suffisamment poli malgré la petite trace d’ironie pour qu’il ne s’attire pas d’ennuis. Il savait à quel point certains japonais pouvaient être à cheval sur le respect dû aux aînés. Cela l’avait toujours dépassé, mais il s’amusait souvent à jouer le jeu. Sauf quand il ne supportait vraiment pas les élèves plus âgés, mais ce n’était pas le cas avec Imayoshi. Difficile de dire s’il l’appréciait ou non pour le moment. Alors autant le respecter en tant qu’aîné pour le moment, même s’ils n’avaient qu’un an de différence, ce qui était bien peu de l’avis européen. L’attention du capitaine s’étant reposée sur la Momoi, le Walker en profita pour observer les autres joueurs qui avaient repris leur entraînement. Le niveau global n’était vraiment pas mauvais... Qu’est-ce que ça devait être quand Aomine était sur le terrain. Ah, ça l’énervait d’y penser. Non, vraiment, il n’appréciait pas le bronzé et s’il avait été actif au club il ne l’aurait certainement pas rejoint, de peur de le croiser trop souvent... Les paroles d’Imayoshi attirèrent à nouveau son attention, le faisant grimacer l’espace d’un instant. S’il désirait monter en grade ? Autrement dit, devenir joueur voir titulaire ? Ah, aucune chance. Le capitaine n’avait pas de souci à se faire de ce côté là. Il n’avait aucune envie d’être sur le terrain, merci bien. Même si Satsuki complotait probablement en douce pour que cela arrive... Mais vu comme l’anglais était têtu, il lui souhaitait bien du courage pour le faire céder.
- Ne vous inquiétez pas, senpai. Je n’ai aucune envie de monter en grade comme vous le dites si bien. Mais si c’était le cas, je crois que vous n’auriez pas de souci à vous faire sur mon niveau.
Son sourire se faisait presque provocateur maintenant. Il ne pouvait pas s’en empêcher. Il n’aimait pas qu’on le sous-estime ou qu’on doute de son niveau, même s’il avait arrêté le basket. Sa fierté était trop grande pour apprécier cela.
- Je suis là pour être l’assistant de Satsuki, rien de plus, rien de moins. De toute manière, si je ne vous satisfais pas, vous n’aurez qu’à me virer de l’équipe. Même si je pense que cela n’arrivera pas. Simple comme marché, non ?
Il jeta un regard vers la rose qui devait se retenir de sautiller sur place. Elle allait être contente si le capitaine à lunettes acceptait de le prendre, même en tant que simple manager. Elle attendait ça depuis longtemps, après tout. Et il était bien content de lui faire ce plaisir, même s’il ne l’avouerait jamais, bien entendu. Ce serait mettre sa fameuse fierté en danger...