Ce moment où de ton beau rêve, quand tout va pour le mieux, au moment le plus beau de celui-ci, une horrible sonnerie se met à retentir dans ta tête, troublant ton rêve et te sortant de ton sommeil. C'est le genre de choses qui ont tendance à te mettre de mauvaise humeur le matin, avant de partir en cours. Mais aujourd'hui, c'était les vacances et qui dit vacances, dit grasse matinée. Et ce n'était pas aujourd'hui, en un dimanche matin comme celui-ci, que j'allais me gêner.

C'est ainsi que j'émergeais, lorsque le réveil indiquait midi, d'un doux rêve arrivé à son terme. Je me levais ainsi le sourire sur les lèvres, pleine d'énergie à libérer. Me dirigeant vers la salle de bains, ma tenue sur le bras, je ne pouvais qu'apprécier le calme de la maison. Car bon, même si j'étais du genre à le rompre, ne rien entendre me donnait encore plus une impression d'un début de bonne journée.

Effectuant toutes les obligations de réveil, du brossage de dents à l'habillage, en passant par la coiffure de cheveux, qui n'était pas une partie de plaisir au passage, je pris ensuite la direction de la cuisine dans le but de prendre un repas. Vu que ce n'était plus l'heure du petit-déjeuner, il fallait que je trouve quelque chose pour le repas de midi qui ne risquait pas de repartir dans l'autre sens après le réveil.

Je jetai un oeil à la table, et y aperçus un mot posé en évidence, à côté d'un sac. Celui-ci venait de ma mère, qui m'avait laisser de quoi manger, ce qui voulait dire un sandwich au jambon et beurre, que je n'apprécie pas particulièrement ça. Je n'étais pas très fan de ces mets, 'fin, si on peut appeler ça comme ça, français. Mais bon, j'avais rien d'autre, donc on ne va pas faire la difficile et avaler ce que l'on nous propose.

Mais quand j'ouvris le sac, rapidement quelque chose passa au-dessus et disparu instantanément, emportant avec mon repas. Il ne me fallut même pas une seconde pour comprendre qui était le voleur du contenu du plastique. Kiyoshi, ce flemmard de chat était en train de s'échapper vers la sortie avec son butin. J'enfilai rapidement mes chaussures, puis ouvris grand la porte de chez moi, que je fermai rapidement à clé, puis me mis à courir derrière le voleur. Une course-poursuite épuisante avait alors lieu, sur au moins un demi-kilomètre.

Arrivé devant un immeuble, Kiyoshi bondit sur une fenêtre ouverte où une vieille femme l'attendait. Je voulus tenter de l'interpeller pour qu'elle puisse récupérer mon repas, mais visiblement, son ouïe n'était pas à son meilleur niveau. En clair, elle était sourde comme un pot et ne m'avait pas entendu, claquant la fenêtre sous mes yeux.

Il était pourtant hors de question que je laisse tomber, surtout face à cet enflure de chat. Mais ne connaissant personne ici, je ne pouvais entrer normalement. La seule solution était de grimper là-haut, où se trouvait sûrement une porte qui permettait d'accéder au toit, mais aussi à l'intérieur de l'immeuble.

Prenant appui sur une caisse en bois, je posai mon pied sur le premier balcon, puis le deuxième. Capable habituellement au club de faire des tractions sur l'échelle, j'étais ainsi capable de me soulever moi-même, ce qui me permis donc de m'accrocher aux barrières du second balcon et m'y transporter, montant ainsi plusieurs comme cela.

Mais un jeune homme me surpris ainsi, l'air etonné de cette visite assez spéciale. C'est vrai qu'il faut avouer que même-moi, je serais surprise si je croisais quelqu'un comme cela à ma fenêtre. Je devais sûrement passer pour une voleuse qui cherchait à prendre les objets de valeur dans les maisons. Il fallait que je fasse en sorte qu'il ne s'affole pas, surtout pas.

- Euh... Bonjour ?

Ouais, c'est pas l'inspiration qui trônait dans mon esprit actuellement, qui était plutôt rempli d'images où je me voyais au bureau de police, accusée de vol, injustement, et finir en prison. Les larmes me vinrent en pensant à cela, et je ne pu m'empêcher de crier, comme un enfant craignant la punition de ses parents après avoir fait une grosse bêtise.

- Je ne veux pas aller en prisoooooooooooooooooon !

Une phrase qui demeurait sûrement incompréhensible, tant elle était parsemée de pleurs bruyants.

Mes pleurs s’arrêtèrent finalement quand mes yeux se fixèrent sur autre chose. Sans y faire attention, j’avais surpris le jeune homme habillé seulement d’un caleçon qui devait lui procurer une impression d’intimité proche de zéro. Mon visage se mit à afficher une couleur rougeâtre, résultat de ma gêne certaine. Je détournais les yeux rapidement, mais l’autre se rapprocha de moi, après avoir beuglé de peur, pour m’attirer dans sa chambre. Il n’avait pas l’air spécialement dérangé par sa tenue…

Attends ?! Viendrais-je de me faire attirer dans l’antre d’un dangereux pervers ? Qu’est-ce qu’il me voulait ? Il fallait que je tente de m’enfuir, si je voulais échapper à ne sais-je quel idée bizarre que cet homme pouvait cacher. Pendant que je prenais peur par rapport à ses intentions, je ne fis pas attention à ses mots, je le vis seulement rire. Que signifiait ce rire ? Dans les animés bizarres de grand-frère, les hommes se mettent à rire lorsqu’il commence à s’en prendre à leur victime. Voulait-t-il en arriver là ? J’ai peur…

Il se mit à regarder son caleçon. Je crus que le moment fatidique allait arriver. Et puis non en fait, je compris juste que l’homme avait l’esprit un peu lent. Enfin pas forcément pas l’esprit, mais que son cerveau avait pas capté la situation dans laquelle il était. Son visage se teinta de rouge, et en moins de deux, il se jeta sur ce qui était visiblement son armoire à vêtements. Une fois des vêtements convenables enfilés, il se mit en face de moi et lança l’interrogatoire, tout en continuant à se faire marrer tout seul, visiblement. Il manque pas d’énergie lui, visiblement.

- J’essayais de chopper mon chat qui s’est infiltré chez la vioque du rez-de-chaussée, si tu vois de qui je veux causer. Donc j’voulais essayer de monter sur le toit pour essayer de passer par la porte là-bas, mais tu m’as intercepté en pleine escalade.

J’accompagnai mes paroles en frottant mes cheveux, jusqu’à ressentir une douleur à la main. Je jetai un coup d’œil et me rendit compte que mes mains avaient pas mal souffert à l’ascension, ma main droite principalement était pas mal écorché, la paume étant recouverte de sang. Je fermais mon poing et continuai la discussion.

- Au fait, c’est quoi ton nom ? Au cas-où je repasserais par ton balcon, un de ces quatre. Le mien, c’est Uki Ryuko ! Uki, c’est celui de famille, et Ryuko , mon prénom. Mais appelle-moi juste Ryuko, j’préfère.

Je marquai une courte pause en regardant le jeune homme depuis le lit où j’étais assis, et je lui demandait une faveur, pour éviter de m’énerver, étant naturellement susceptible à ce sujet.

- Tu ne veux pas t’asseoir au fait ? J’suis déjà petite, alors placée comme ça, t’imagines pas.

Alors comme ça la grand-mère du premier étage était une de ses mémés à sale caractère ? Barf, c’pas ça qui me faisait peur, ma grand-mère est bien pire que ça, elle, elle a toujours sa canne à la main pour frapper quelqu’un qui l’aurait regardé de travers, et elle ne sourit jamais, même à sa famille. C’est limite si j’ai pas peur qu’elle me tabasse à chaque fois que je viens chez elle ! Donc voilà, à côté de ça, tu vaux rien, mémé puante !

Il continua à parler en me donnant son nom et son poste ! D’un coup, il me revint en tête ! Comme ça, par magie !

- Ah ouais, t’est le faire-valoir du miracle à lunettes ! J’me rappelle t’avoir déjà vu joué !

Lui sortis-je. Ouais, j’étais contente pour un coup d’avoir réussi à me rappeler d’un joueur d’une autre équipe, haha ! D’ailleurs, autant me présenter aussi au niveau basket, ça fera un sujet de discussion sympa !

- Je joue aussi au basket, tu sais ! Je suis la cap’taine de l’équipe de Kaijo !

Puis là, il sorti une réplique de dragueur, le genre que j’aimais pas du tout, que j’avais envie de taper. Il cherche les ennuis, c’est ça !? Parce que s’il continue comme ça, j’vais pas hésiter à lui foutre des baffes ! Mais des belles, en plein dans la joue !

- T’es au courant que je suis plus âgée que toi ? Donc tu me dois le respect ! Alors tes répliques, tu te les gardes pour les autres filles, ok ?!

Il devait avoir compris là… Ah, nan en fait, il enchaîne les conneries. Genre, j’aurais peur de la mémé. Faut pas blaguer. Moi, des comme ça, j’en mange au petit dèj’ avec des chocapics !

- Tss, tu m’as pris pour qui ? J’pouvais juste pas rentrer sans le code !

Puis je réfléchis quelques secondes à ce que j’avais fait avant de commencer à escalader et ajouta :

- Faut bien un code pour rentrer ou un truc du genre pour rentrer, hein ?

Et là, je commençais à me sentir terriblement idiote. Parce que ouais, j’avais pas tenté de vérifier si la porte avait bien un système de verrouillage. J’aurais pu éviter tout ce bordel. J’suis débile bordel !

Mais bon, j’regrette pas non plus ma montée, c’était rigolo à faire au final et j’avais rencontré un sacré numéro. Enfin, ça restera une bonne chose si il provoque pas trop. Parce que vu comme il est parti, ça va finir par taper. Dans son œil, pouf. Oui, j’étais énervée. Parce qu’il m’avait peut-être fait part de ma bêtise. Et j’aime pas qu’on me le montre.

Mouais, son ami, ça paraît quand même suspect. J’veux dire, je sais de membres de l’équipe masculine de notre lycée que le meneur de Shutoku transporte très régulièrement le miracle aux cheveux verts à bord d’une charrette tiré par lui-même à vélo. C’est quasi une relation sado-maso à ce stade-là ! Ouais, nan, c’tait pas crédible… Enfin bon, j’vais me taire, il a déjà bien été gentil de pas m’amener au poste de police, vaut mieux que je la joue tranquille.

Ou pas en fait ! Là, c’est clairement une déclaration de guerre ! T’avais pas le droit de te moquer de ma taille, c’est interdit ça ! Le physique, c’est très bas comme remarque ! Même-moi, j’le fait pas pour dire ! Donc ça a contribué au fait que je lui aie gueulé dessus !

Et quand je me montre autoritaire, il se met à rire ? Ca lui fait plaisir ? Alors je me trompais pas, c’était vraiment un pervers ! Merde ! Où il était juste plus débile que ce que je pensais, c’qu’était tout aussi possible. Puis il continue à se foutre de moi en parlant. Bon, j’essaie de me calmer, si je m’énerve encore, j’vais rentrer dans son jeu et il va pouvoir continuer à se foutre de moi.

- Uki-sama, ça me déplairait pas, héhé ! T’as des bonnes idées parfois, tu sais ?

Lui répondis-je, un sourire narquois sur le visage. Lui-aussi se calme sur les piques et me notifia du fait que j’aurais pu simplement m’expliquer auprès du concierge tout en engouffrant un pocky dans sa bouche. C’est vrai que c’était moins dangereux comme idée. Moins rigolo aussi. Il me relance une pique, j’fais semblant de rien entendre, l’air de rien, pas s’énerver. A la place, j’prends deux pockys dans son paquet, l’air de rien, sans qu’il s’en rende vraiment compte, que je croque sans attendre et engouffre dans mon estomac.

- Et ça m’aurait évité d’être obligé de partager mes précieux pockys avec toi... en plus que c'est ma petite copine qui me les a offerts ceux là ! Noix de coco ! On en trouve pas partout !

- C’est sympa à toi, mais je me suis déjà servie ! Donc ils sont à quoi, tu disais ? C’pas mauvais.

Puis j’me rappelai quelque secondes après le goût qu’il avait mentionné. Et je me mis à stresser d’un coup. Mais sévèrement. J’avais peur sur le moment. Je retournai sur le balcon de Takao immédiatement et essayai de me faire vomir de force. Pourquoi ? Parce que j’ai une grave allergie à la noix de coco. Et à un haut niveau. La dernière fois qu’elle s’est manifestée, j’ai fini aux urgences pour défaillance respiratoire. Heureusement, là, j’en avais consommé en petites doses, mais ça suffisait à me donner des problèmes de peaux et de légers respiratoires.

- Takao… *huf*… T’aurais pas des… médicaments… type Drill ? J’en ai… *huf* vraiment besoin…